Partir vers la lumière
Pour n’en pêcher
Que les vagues
Qui la lisent
Et tenter leur liberté
Sans pouvoir en comprendre
L’écoulement
Étant fait de matière
Qui piège notre eau
Et de quelques poussières d’horizon pour rêves
Qui finissent par nous réveiller
En nous faisant tousser.
lumière
Vagues marées
Je n’ai pas vu se retirer la mer.
Le sable retient son souvenir
Avant que la lumière ne lui retire
Et que d’autres vagues
D’une même mer
Ne s’offrent
En caresses de l’instant
Et en oubli des instants
Sans que je n’aie vu revenir la mer.
Vœux de lumière
La lumière s’étale et se rétracte en vague d’éveil. Elle respire comme un élan en récupérant sa chaleur déposée ailleurs.
De ses souvenirs elle fait ses promesses pour chaque saison comme chacun espérant et sachant fait son vœu dans les cieux.
Dans la patience de l’ombre
L’ombre grelotte dans le sommeil de la lumière
Et scrute les éclats colorés
Qui alimentent le foyer des sourires, indifférent au fruit de la clareté,
Accaparé par la promesse de ses brillants trop gourmands.
L’ignorance sur les bavardages
De la lumière initiale naît des terres le brouillard destiné à la transparence de nuages sur le vent.
Il fait son voyage en nous laissant juste notre mélancolie en notre regard,
Tandis qu’il s’étire en secret vers les mers.
D’une origine à l’autre, d’un mystère à l’autre,
Avant qu’il ne s’effondre ici ou là en pluie,
Il nourrit sans rien en connaître et en silence
Les origines que chacun ne voit,
Comme pour éviter de savoir et rester libre de dire,
Qu’en la lumière qui fait le jour.
Passages
Au loin, graves,
Les nuages délibèrent sur le sort des terres.
Ici, en sursis de passage,
La lumière discute du printemps.
Les toits montrent de leurs doigts métalliques le vent
Qui tire le temps transparent
En se frottant sur les fenêtres
Et derrière la charge, pousse l’oubli.
Fenêtre sur voile
Le ciel s’offre en présents et en reflets sur le monde :
La fraîcheur de l’eau d’un printemps,
Le rêve du jour ou bien
L’espoir scintillant des étoiles.
Un voile tiré sur la fenêtre fait brouillard des regards et rien sauf le vent transparent n’offre ton sourire au monde.
En dévoreur de lumière tu ne renvoies que l’ombre de ton être et le vent lui même s’en moque.
Ton voile est une pudeur,
Ta pudeur est une peur,
Ta peur fait ta colère.
Ton rideau ne te permet que de maudire le monde que tu devines sans le voir et qui te manque tant pourtant.
Faux malheureux, tire ton voile, ouvre ta fenêtre et offre autant que tu profites de la lumière. Alors tu seras simplement fort et aimant.
Ici pour là-bas (2)
La lumière est ronde
Et l’élan que lui prête
La main oubliée du fer forgé
Semble se fatiguer
De raconter son espoir
Comme chacun raconte le sien
Dans la ronde de l’ombre de l’éclat
Laissant alors quelques repères
Sur un chemin croisé pour toujours croire
Au sien par rédemption telles cendres d’oublis
Et tandis que nul ne peut mourir qu’en l’endroit de son instant,
Toujours partir d’ici pour là-bas même si la lumière est ronde.
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Au bord du lac
Au bord du lac,
Me voici poussière du regard fixe
Sur le rêve du jour
Qui souffle sur les paupières vertes
De toutes les espérances.
Le silence gazouille et s’envole,
Emporté par la brise de la quiétude
Que seul mon oubli de lointains greniers
Peut m’offrir.
Au bord du lac,
Me voici poussière oubliée
Par son silence qui se fond à la nuit,
Laissant au matin ses larmes
Sur les souvenirs d’étoiles passées comme l’espoir.
A quoi bon dire la lumière
Puisque je ne peux rivaliser avec l’éclat
Sans laisser ma brûlure
Comme celle du monde en guise de retour de flamme.
Au bord du lac,
J’offre ma transparence
Pour quelques sous fugaces
Scintillant sur l’instant
Solitaire de tous mes rêves.
Des mots, la poésie s’offre libre
Comme le repos de tous
Fait du rêve de chacun,
Comme un regard pour élan du réel.
Sourires
Ce matin la lune m’a offert un sourire de malice.
La lumière d’un autre jour, qu’ici personne ne connaitra,
Chatouillait l’heure froide et encore endormie.
Peut-être était-ce une moquerie à mes rêves évaporés.
Je l’ai salué en lui disant qu’elle pouvait s’emparer de mes songes
Puisqu’elle ne saura rien du jour à venir qu’ici je connaitrai.
Voiles
Est-ce parce qu’il n’a plus de vent
Que le ciel se défait de ses voiles ?
La nudité habille l’accueil et l’instant
Avant de laisser la lumière en parler.
Ses mots tracent une route
Que le ciel tire à lui
Pour s’habiller d’ailleurs et d’hier
Avant de gonfler ses voiles de chagrin.
Trahison
Le gravier blanc du jardin
Discute avec le soleil
Qui pourtant n’écoute pas
Ses mots gorgés du reflet
Pareil à celui des hommes,
Et sur lequel éblouis,
Par sa lumière qui n’est pas,
Je croise mes pas tranquilles.
Sa ruse n’est trahison
Qu’à ceux qui croient en son rêve.
Appétit naissant
Dépliant ses pattes une à une sur la toile de ciel,
Piège de quelques nuages qui n’ont encore
Que la nuit pour compagne de voyage,
La lumière s’installe pour dévorer le jour
Et nous laisser nous nourrir des miettes du doute.
Lent réveil
Le soleil réveille l’éminente tour comme pour lui retirer sa couleur d’ombre et lui indiquer sa haute mission. Endormie elle se laisse caresser par la promesse de la lumière, dans son silence mystérieux pour robe de nuit.
Déçue par la promesse de la lune devenue comme elle simple nuage, la fumée blanche élancée d’une cheminée appui l’astre en son bavardage. Elle semble désormais prétexter de sa chaleur pour recevoir sa protection.
Les corbeaux donnent leurs ordres tandis que les pigeons semblent feindre un lent réveil.
Le temps d’un poème, pour seule réponse arrogante, les vitres noires renvoient un éclat du matin avant d’étaler enfin leur aiguille sur la ville.
La fumée blanche insignifiante semble déçue de n’être qu’un bruit de transparence. Elle semble se cacher derrière sa soumission ne gardant que des mots de superstitions.
Les corbeaux donnent encore leurs ordres et les pigeons acquiescent tandis que les hommes boivent toutes les plumes amères en lent réveil.
Au fil de la vie
Au fil des heures, le linge étend son ombre.
Lorsqu’elle est sèche il n’y a plus rien d’autre
Que la lumière.
Instant
La brise est arrivée à pas feutrés de chat et déroule ses caresses sur son lieu.
Déjà allongé, en silence de pierre, j’étire seul un sourire sur l’instant.
La lumière borde l’ombre pour la confiance d’un rêve
Que la transparence, en s’agrippant aux pages, lit en éparpillant les mots
En encre sèche telle la mort et en éclat d’espoir d’un savoir perdu
Sur la falaise du sommeil pour vertige irrésistible de paupières.
La brise est partie à pas feutrés de chat faisant mystère d’absence sur l’éternité.
La lumière découvre l’heure pour le doute de la réalité.
Fleur de l’absurde
Quand elle n’offre son charme qu’à l’envie,
Pourtant parfois zébré de soleil et de nuit
Perturbant l’onde du silence
Pour embarquer l’indispensable
A l’or sucré des abeilles,
La fleur s’offre pour son éternité
Par ses chatoyantes couleurs
Et ses parfums subtils
En se donnant à la lumière pour la dévorer
Avant de faner pour l’éternité.
Eteindre la nuit
Le jour sous sa dent de lion se dévorent,
Jusqu’à l’ombre des aigrettes essoufflées.
Aucune lumière n’éteint la nuit.
Le monde, du vent
La lumière témoin étale son affiche sur les murs silencieux.
Elle les a recouverts jusqu’à ce que la fatigue l’ait déchiré pour l’appétit de l’ombre.
Puis sourdes au monde, les mains certaines, se sont offertes leur banquet.
Depuis, le vent se nourrit de miettes, poussières entre nos murs silencieux.
La colère d’une fenêtre s’est répandue sur les bavardages des murs silencieux.
Elle les a frappés jusqu’à ce que sa fatigue se soit étendue sur le lit du vent.
Puis aveugle du lieu, une main ferme, lui a offert le reflet de son regard.
Depuis, le vent gémit en se heurtant sur nos murs restés silencieux.
Souffles
Il y a ce qui s’oublie sans s’effacer, tout ce qui devient fluide et insaisissable, ce qui noie et reste pourtant source de vie. Il y a les élans taillés qui offrent leur place qui ne pouvait être qu’une promesse perdue pour d’autres élans insoupçonnés ou bien justes redéfinis et qui parlent des choix infinis. Il y a toutes les opinions qui sont restées sans une pensée et toutes les pensées qui ont sombrées en opinions. Tous les mots bavards qui ont fait sans le savoir les mots de silence cachés sous la poussière qui les a réécrits.
Et puis il y a tous ces soleils restés toujours les mêmes et habillés de millions de nuages qui ont fait chaque jour. Il y a eu cette habitude quotidienne qui reste à vivre comme encore une première chance derrière la fatigue de toutes les nombreuses autres qui brillent pendant la nuit pour mort des jours et faisant pourtant en la trompant carte pour chacun. L’espoir s’il n’est pas en chacun de nos souffles est forcément dans l’un d’eux. En ce souffle qui nous étire comme un sourire qui se moque de nos larmes parce qu’il vaut mieux ne les avoir qu’en mémoire offerte à la lumière qui en fait des gouttes de nuages. Vivre est un voyage qui n’est fidèle à aucun vent qu’à celui que chacun souffle.
UN NOUVEAU JOUR Ep.4 (poème et chanson)
Tu parles la lumière
Après avoir bu le crépuscule, la nuit s’écoule et condamne les couleurs de l’aube.
Derrière la fenêtre, tout est à savoir mais rien n’est à espérer. Les bavardages entre la nuit et la pluie font taire les étoiles.
Mais de la lucarne de ton regard, le rêve est pourtant bien réel. Il se cache en mystérieuse galaxie bleue dans l’iris gravitant autour de ta perception.
Ta chevelure enflamme l’heure froide, ton silence fait la lumière de l’instant. Te voici comme éclat de lune.
Reflet d’essentiel, lien qui unit l’heure à son invisible, on sait en te voyant que le soleil ne cesse jamais de briller.
Bientôt, et peu importe ce que dira le ciel, ton sourire sera l’aube de nos jours. Il se fera croissant pour notre gourmandise.
Les ténèbres ne peuvent rien contre qui parle la lumière.
Boris Sentenac
Le Rire
Tu sais que l’éphémère n’est pas fait pour moi
Que l’astre lunaire me prive de toi
Toi tu es le feu, toi tu as le sang chaud
Je t’avoue qu’à mes yeux, nous brûlons de défauts
Toi tu es le rire qui détruit l’espoir
De pouvoir réécrire une belle histoire
Tu sais que les accusations qui sont tournées vers toi
Ont peut-être une raison – que tu justifieras
Toi, tu lèves les yeux, te mures dans le silence
Qui glisse entre nous deux une glaciale distance
Toi tu es le rire qui détruit l’espoir
De pouvoir réécrire une belle histoire
Tu sais que nos contradictions nous chuchotent tout bas
Les paroles d’une chanson qui m’émeut chaque fois
Toi, tu sais me plaire, toi tu sais m’attraper
Tantôt tu me serres, tantôt tu me laisses errer
Toi tu es le rire qui détruit l’espoir
De pouvoir réécrire une belle histoire.
Mathilde Kaori
Retrouvez « UN NOUVEAU JOUR » ci-dessous
UN NOUVEAU JOUR Ep.4
C’est toujours un plaisir pour Mathilde, Marion et moi – même de vous proposer : « UN NOUVEAU JOUR ». Voici le 4ème volet.
La lumière de l’insomnie
La croyance s’impose comme la lumière des rues.
L’espoir s’efface comme la lumière dans la toile grise des regards usés.
Le chemin s’étire comme la lumière d’une bougie.
On sourit à l’ignorance comme la lumière de l’insomnie.
Pupilles noires
Poussière d’hiver pour cendre d’été
L’ombre est charbon d’hier
Glacée par le déni de l’abandon.
Comme tous les souvenirs,
L’offrande de la lumière
Est sous l’horizon.
Soleils bleus, soleils verts,
Paupières d’espérances
Et parfois de confiances,
Finissent ouverts
Sur les pupilles noires
Et dilatées du silence.
Brouillard
Le rideau trop long du ciel s’étale sur la vie,
Filtre la lumière pour en faire son silence
Et marque un arrêt au voyage, se délestant
De ses morts : vivants troubles sans plus être troublants,
Puis il continue de se charger de son retour
D’un mystère à un autre, périple sans aller.
Élan de chute
Tandis que la lumière m’interpelle ici
L’ombre des hommes découpe le ciel
Depuis l’horizon que l’on ne peut que croire.
Elle s’élance de son origine involontaire
A sa flèche voulue comme une promesse
Que racontent les mots en phrase de chemin
La vie s’élance vers l’éclat
Tandis que l’espoir des hommes
Est un élan offert par la chute de la lumière.
Matin endormi
Au matin, le rideau caresse ton sommeil
Qui souffle en brise légère
Sur la patience de chaque objet
Qui me parle de mon silence.
La lumière surveille sans rien dire
Tandis que quelques voisins claquent leur porte
Comme pour rompre avec leurs préférences
En s’empressant de fuir comme le temps.
L’espoir est lumière de nuit
Le rêve est nuit de lumière
L’instant dit le silence en beauté
Qui, sans rien brusquer, unit.
Horizon de lumière (3)
Photographie : William Trang, tous droits réservés.
Phare de l’horizon
Il est mon phare
En mes murs
Pour ombre de vie.
La verticale à l’élégance
Des courbes élancées
Que je ne peux m’offrir
Qu’en secret de lumière.
L’éclat solitaire parle
En ses mots brûlants
Des mensonges qui circulent
Trahis par les fenêtres.
Sur la Seine se noie
Le reflet fatigué des regards
Qui dans un jour suivant
Et d’ailleurs, prêtera à la lune
Quelques ombres insomniaques
Dans les rues et sur les étoiles
Et m’offrira mon silence
En savoir pour respect imposé.
Horizon de lumière (2)
Photographie : William Trang, tous droits réservés.
Au loin le ciel salue les terres
Et retient la lumière
Pour n’en offrir
Qu’un reflet de poussières.
Le nuage en vase de soleil
Déborde de jour
Et abreuve le miroir de la mer
Sans rien divulguer de ses mystères.
Que voit la terre allongée,
Offrant la sculpture de ses seins
Qui cache ses regards bleus,
Des cieux de ses sommets ?
Le silence est une illusion
Qui répond au souhait
D’un départ pour un autre
D’un nouveau sur un connu.
Me voici en face à face
De l’ignorance qui se sait
Sur ce que je sais seulement
De ma propre ignorance.
Ma ville est une fuite
Qu’elle n’a pas désiré
La terre de mon arrivée
Est un espoir non deviné
Et le nuage inondé de lumière
Est écrasé entre ciel et mer
Comme je le suis dans la violence
De langages d’envies et d’attentes.
Horizon de lumière (1)
Photographie : William Trang, tous droits réservés
Le jour est un marbre lourd
Qui souffle loin des regards
La poussière de charbon
De la nuit en ligne d’horizon.
La coupole crevée se répand
En ombre sur les hauteurs des ombres
D’un jour qui s’offrira à son tour
A l’ombre froide tel le marbre lourd.
Au loin l’océan de soleil
Se verse sur l’appétit du temps
Qu’il compte déjà jusqu’à ma fenêtre
En le noyant dans mon café.
D’un trésor à un autre
Jusque dans la quête de chacun
Cachée dans le béton qui s’élève dans le ciel
Se côtoient un océan avec le soleil.
En spirales les rêves et les espoirs
S’enroulent et se déroulent
Se nouent et se dénouent
Comme autant de frontière pour un horizon.
En cet instant furtif
Nuit, matin, journée
Se disent sans rien me dire
Que l’heure qui me fixe en spirale.
Le vertige est une sensation
Qui fustige l’émotion
Comme mes rêves sur mes espoirs
Qui se désignent comme moi en instant furtif.
Rideaux des rêves
Les rideaux usés des rêves s’effondrent
Sur le tissu d’ombre des vagues figées des terres.
Les corbeaux célèbrent leur messe d’hier
Dans la lumière désormais nue de chaleur.
Le soleil bleu
Allongé, un soleil bleu éclaire mon éveil et ponctue mes rêves qui s’endorment, restés accrochés à quelques heures déjà lointaines de leur nuit.
La dune tissée n’étale aucune ombre sous le ciel de la chevelure arrangée par le vent de la quiétude partagée.
Le saphir, détermine la valeur du jour naissant en offrant un nuage carmin qui s’étire sur la plage d’un silence d’or.
Les secondes furtives, frontière d’un rêve à un autre, ont dit l’essentiel de leur si belle lumière.
Tout comme nous
La lune pêche quelques nuages.
Elle plonge son hameçon de nuit qu’elle étire vers le jour, puis se délecte en secret de quelques de ses poissons de guimauve avant de vendre la plupart de ses prises à l’horizon pour qu’il en fasse une soupe d’hiver.
Dans quelques nuits, tout comme nous qui ne pouvons être déçus que par ce qui fait qualité, elle déposera son sou pour boire la lumière sous nos rêves déjà passés.
Simplicité
Alors que la fenêtre ouverte me montre le monde qui s’éveille tandis que la nuit s’écoule et se réchauffe en mon café, un moineau plonge en mon lac de lumière.
Je lui offre quelques mots de bienvenue sur un ton amusé, il me répond en ses mots de regard d’audace.
Je lui offre quelques miettes du pain de la veille qui a nourri mon matin et qui nourri son instant que seule ponctue la nuit dès lors endormie pour tous.
L’espoir ne semble pas faire ses jours, il me démontre du bout de son bec la simplicité du besoin puis s’en va.
Valeurs d’éclats
Comme chinant son espoir dans les étoiles, la lune s’est perdue. La voici cherchant son chemin en suivant les nuages. Se rassemblant, ils bavardent sur l’intruse puis en nuées, s’effondrent de leur fierté tandis que plus haut, silencieuse, la lumière s’est emparée de sa monnaie.
Lumière prétentieuse
Cracheur de mots qui n’a pour dons de pluie que ses postillons et qu’un éclat fugace comme la lumière de ta prétention qui, en déguisement, insulte son origine, livre sa brutalité sans rien offrir de sa beauté que tu es seul à rendre illisible, beauté déchirée, pour tous comme pour toi, illisible jusqu’en ton langage de louanges de mensonges.
Telle bourrasque de vent, tu ramasses tout, mais tout retombe sitôt ton souffle passé. C’est toi que tu perds quand tu pleures parce que c’est toi que tu pleures quand tu perds.
En dépit de ton seul bruit, ne t’étonnes pas du silence. En quête de bonheur trop éclatant pour que tu puisses briller autrement qu’en feu de paillettes, tu ne peux discerner la joie qui s’étale à tes pieds en ombre subtile de la vie.
Encre de mon poème
A l’encre de lumière, je fume ma cigarette pendant qu’elle m’accompagne en fumant la poussière.
Nous fumons le temps qui s’étale sur la palette du jour pour que l’éclat peigne la nuit en sa lune et ses étoiles et dont je fais couleur de mon poème.
Les arbres soupirent
Le secret est mort étalé comme une étoile, asséché par la lumière tandis que n’avait jamais été entendu par personne que l’haleine de poussière de la lampe de chevet, seul témoin éclairé.
Il est mort exécuté en n’entendant que l’écho de ses bourreaux.
Puis un linceul de nuage s’est effondré sur sa dépouille tirant un rideau de pluie et de fausse pudeur et chacun s’est fait égal au condamné derrière les fenêtres.
Leur ombre par l’âtre parlait d’erreurs et de doutes faisant rire le mystère du secret.
Depuis, élancés vers la lumière, mais retenus par leur terre et giflés par les vents, les arbres soupirent.
Sous l’ombre blanchie
En reflet d’évidence et d’impatience,
Tel paon qui déploierait sa vérité
Sur sa page de poussière d’été
Et tournoierait pour inscrire son monde
Finissant en boue à bonne saison,
Tu n’as vu que de trop belles couleurs
En effet d’éclats que tu sais pourtant
Et tu as glissé en l’ombre blanchie :
Déguisement du confort des envies,
Sans plus lire finement la lumière.
Rue de la mémoire
Chaque goutte de pluie est comme une fraction d’éternité qui s’étale sur le trottoir de la mémoire.
La rigole s’abreuve de l’oubli tandis que le bitume brille pour mes pas destinés à trouver autre lumière que celle de sa rue.
En corbeau de prairie je chasse, immuable et sans distinction, les nombreux pigeons et les rares colombes.
Et dans les égouts, mon enfance rit encore en sautant dans quelques flaques d’erreurs englouties.
De l’eau et de la lumière il me reste en poche quelques mots gentils pour quelques soleils en verres.
Je sais la banalité qu’hier n’est plus et que rien n’est certain pour demain sinon que l’espoir d’un éclat encore obscur.
Rien n’est grave puisque tout peut l’être et puisque savoir ne suffit pas, puisque rien n’existe sans son contraire,
En traversant la rue, chaque goutte de pluie est comme une fraction d’étoile qui s’étale sur le trottoir de la mémoire.
Secret de lumière
Tel l’espoir absolu
Qui crierait sa mort
En sommeil de rêve noir,
Tel un songe suprême
Qui tairait sa vie
En rêve de sommeil blanc,
Le poème s’écrit
A l’encre des secrets
Confiés par la lumière.
Déni
Pareil à chaque fois
L’ombre contourne et scrute
En regard de paupière,
L’éclat de ses racines
Avant de s’endormir
Sur sa propre réponse
Aux questions de lumière.
L’amour
En pluie de lumière, l’amour s’écoule sur l’étang qui s’endort tel un marais en fermant sa paupière de nénuphars sur le jour qu’une des fleurs semble avoir inspiré, en lâchant un de ses fils brillant partit faire sa ronde et danser avec les ombres pour disparaître et laisser les étoiles en bavardage qu’on ne devine qu’à peine.
Demain, cette autre date qu’on prendra pour la même qu’hier parce qu’il n’y a qu’un soleil, d’une autre fleur de nénuphar, comme encore unique parole de chaque jour aveuglant le bouquet des espoirs passés, surgira l’astre tandis que le jour s’évaporera comme à chaque fois tel l’amour.
Alphabet de lumière pour phrases de couleurs
La lune, ventre rond du silence, en gestation du jour à venir, cherche le désert sur la ligne d’horizon.
Et tandis que les ombres murmurent leur avenir, la bulle de lumière éclot des flots.
Des ombres vertes, les comptines pour les vents s’élèvent avec le temps compté par la cloche lointaine qui tinte comme un souvenir.
Soudain, passe l’ombre des couleurs papillonnant vers son phare tel un dieu qui a déjà asséché mes paupières.
De son divin il lui restera le reflet coloré de sa fugace déesse du jour pour tournoyer en courbe reprenant, ignorant, la promesse de la chrysalide.
A ton besoin de t’offrir en ombre, je ne peux te dire que le silence mystérieux des souvenirs en éclat lunaire de mes larmes, en alphabet de lumière, phrases de tes couleurs, de toutes les couleurs.
La confiance (1)
Le premier souffle du jour caresse la conscience. Le silence s’endort dans les bras de la lumière. Les ombres parlent du souvenir de la nuit. Elles menacent de leur mots noirs la tentation paresseuse. Le temps reprend sa course en cherchant le rythme de ses pas que semble lui dire la tourterelle cachée qui salue le soleil. Un sourire en guise de bonjour pour rien ou pour tout, au moins pour soi. La journée peut s’étirer.
Chez le coiffeur
Perdu dans le regard béant du miroir qui parle comme ton reproche d’aujourd’hui sur tes chants d’hier que j’ai accompagnés,
Pour jouer, nous sommes devenus reflet muet de nous-même : identiques et étrangers faisant du réel comme de notre image notre véritable prison aux murs colorés de bonne conscience.
La promesse du silence, celle qui a tous les mots, est bâillonnée. L’interdit d’aujourd’hui était la lumière d’hier.
Me ramenant d’aussi loin que possible, le coiffeur me demande alors : « c’est assez court ? On peut aller plus loin ».
Statique sur mon fauteuil, je sais…
Lumière de poésie
Ce matin le soleil s’exprimait avec l’accent du printemps.
Il chuchotait le jour comme s’il voulait bercer la nuit
Pour conjurer ses cauchemars en rêves.
Le trottoir, reluisant de ses réminiscences,
Guidait les pas rapides vers les lumières de la ville.
Sans sourire et semblant déjà porter le poids de la journée,
Les passants le piétinaient de leurs secrets.
Puis, l’astre s’est alors habillé d’hiver et seul,
Comme après avoir lu un doux poème,
J’ai continué de sourire à la lumière.
Lumière de guitare
A Mathilde Kaori
(guitariste avec qui je prépare une mise en musique de certains de mes poèmes)
De verres en fumées
Les cordes tendues
Ont déliés les mots figés
Jusqu’alors restés nus.
Ton étoffe sur mon étoile
Eclaire l’instant
Sur ce qui a pris la voile
Mais qu’encore tu entends.
Par ta vie traductrice
Sans trahir l’apaisement
Tu te fais séductrice
D’hier en cheminement.
Lumière de guitare
Préparant l’adieu
D’un éclat resté sur le tard
Tu fais silence des dieux.
Lumière de vie
Tandis que les lits secs de mes rides
Couchent l’arbre de ma vieille fatigue,
Les feuilles, allumées de leur dernier feu,
S’éteignent comme paupières sur mes rêves.
Tapis de saison qui s’est étouffée
Sur la poussière des chemins balayés
Par tous les vents aujourd’hui essoufflés,
Lavés par l’automne aux longues fumées
Des nuits de tous les foyers qui s’étirent
Vers les cartes des cieux trop silencieux
En ultime glaçage délicieux,
Le langage s’étale en éternité.
Puisque la lumière ne s’éteint jamais,
La jeunesse est le feu de toutes vies.
Regard sur le temps
Ma lucarne figée comme la saison scrute l’âge de l’abandon, le temps des promesses, la moitié de vie répétée.
Au loin, au-dessus des toitures présentant leur profil en parallélogramme de leur cadre régulier, l’hiver peigne les arbres et s’enfile dans les flammes froides des peupliers, tandis qu’auprès de tous les souvenirs élancés de feuilles, conversant sur le vent, s’égoutte le ciel de ses larmes.
La transparence des veines jusqu’à l’origine fera la couleur du printemps tombant en lumière pour l’heure grise, comme le silence sur fouillis de branches sombres de patience comblée de mots bruyants pour tous et brillants que pour soi, même pour toi.