Vagues d’horizon


Photographie : Marion Gay, tous droits réservés.

Partir vers la lumière
Pour n’en pêcher
Que les vagues
Qui la lisent
Et tenter leur liberté
Sans pouvoir en comprendre
L’écoulement
Étant fait de matière
Qui piège notre eau
Et de quelques poussières d’horizon pour rêves
Qui finissent par nous réveiller
En nous faisant tousser.

Vagues marées


Je n’ai pas vu se retirer la mer.
Le sable retient son souvenir
Avant que la lumière ne lui retire
Et que d’autres vagues
D’une même mer
Ne s’offrent
En caresses de l’instant
Et en oubli des instants
Sans que je n’aie vu revenir la mer.

Vœux de lumière


La lumière s’étale et se rétracte en vague d’éveil. Elle respire comme un élan en récupérant sa chaleur déposée ailleurs.

De ses souvenirs elle fait ses promesses pour chaque saison comme chacun espérant et sachant fait son vœu dans les cieux.

Dans la patience de l’ombre


L’ombre grelotte dans le sommeil de la lumière

Et scrute les éclats colorés

Qui alimentent le foyer des sourires, indifférent au fruit de la clareté,

Accaparé par la promesse de ses brillants trop gourmands.

L’ignorance sur les bavardages


De la lumière initiale naît des terres le brouillard destiné à la transparence de nuages sur le vent.

Il fait son voyage en nous laissant juste notre mélancolie en notre regard,

Tandis qu’il s’étire en secret vers les mers.

D’une origine à l’autre, d’un mystère à l’autre,

Avant qu’il ne s’effondre ici ou là en pluie,

Il nourrit sans rien en connaître et en silence

Les origines que chacun ne voit,

Comme pour éviter de savoir et rester libre de dire,

Qu’en la lumière qui fait le jour.

Passages


Au loin, graves,

Les nuages délibèrent sur le sort des terres.

Ici, en sursis de passage,

La lumière discute du printemps.

Les toits montrent de leurs doigts métalliques le vent

Qui tire le temps transparent

En se frottant sur les fenêtres

Et derrière la charge, pousse l’oubli.

Fenêtre sur voile


Le ciel s’offre en présents et en reflets sur le monde :
La fraîcheur de l’eau d’un printemps,
Le rêve du jour ou bien
L’espoir scintillant des étoiles.

Un voile tiré sur la fenêtre fait brouillard des regards et rien sauf le vent transparent n’offre ton sourire au monde.

En dévoreur de lumière tu ne renvoies que l’ombre de ton être et le vent lui même s’en moque.

Ton voile est une pudeur,
Ta pudeur est une peur,
Ta peur fait ta colère.

Ton rideau ne te permet que de maudire le monde que tu devines sans le voir et qui te manque tant pourtant.

Faux malheureux, tire ton voile, ouvre ta fenêtre et offre autant que tu profites de la lumière. Alors tu seras simplement fort et aimant.

Ici pour là-bas (2)


Photographie Anthony ALIOUI, tous droits réservés.

La lumière est ronde

Et l’élan que lui prête

La main oubliée du fer forgé

Semble se fatiguer

De raconter son espoir

Comme chacun raconte le sien

Dans la ronde de l’ombre de l’éclat

Laissant alors quelques repères

Sur un chemin croisé pour toujours croire

Au sien par rédemption telles cendres d’oublis

Et tandis que nul ne peut mourir qu’en l’endroit de son instant,

Toujours partir d’ici pour là-bas même si la lumière est ronde.

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Au bord du lac


Au bord du lac,
Me voici poussière du regard fixe
Sur le rêve du jour
Qui souffle sur les paupières vertes
De toutes les espérances.

Le silence gazouille et s’envole,
Emporté par la brise de la quiétude
Que seul mon oubli de lointains greniers
Peut m’offrir.

Au bord du lac,
Me voici poussière oubliée
Par son silence qui se fond à la nuit,
Laissant au matin ses larmes
Sur les souvenirs d’étoiles passées comme l’espoir.

A quoi bon dire la lumière
Puisque je ne peux rivaliser avec l’éclat
Sans laisser ma brûlure
Comme celle du monde en guise de retour de flamme.

Au bord du lac,
J’offre ma transparence
Pour quelques sous fugaces
Scintillant sur l’instant
Solitaire de tous mes rêves.

Des mots, la poésie s’offre libre
Comme le repos de tous
Fait du rêve de chacun,
Comme un regard pour élan du réel.

Sourires


Ce matin la lune m’a offert un sourire de malice.

La lumière d’un autre jour, qu’ici personne ne connaitra,

Chatouillait l’heure froide et encore endormie.

Peut-être était-ce une moquerie à mes rêves évaporés.

Je l’ai salué en lui disant qu’elle pouvait s’emparer de mes songes

Puisqu’elle ne saura rien du jour à venir qu’ici je connaitrai.

Voiles


Est-ce parce qu’il n’a plus de vent

Que le ciel se défait de ses voiles ?

La nudité habille l’accueil et l’instant

Avant de laisser la lumière en parler.

Ses mots tracent une route

Que le ciel tire à lui

Pour s’habiller d’ailleurs et d’hier

Avant de gonfler ses voiles de chagrin.

Trahison


Le gravier blanc du jardin
Discute avec le soleil
Qui pourtant n’écoute pas
Ses mots gorgés du reflet
Pareil à celui des hommes,
Et sur lequel éblouis,
Par sa lumière qui n’est pas,
Je croise mes pas tranquilles.
Sa ruse n’est trahison
Qu’à ceux qui croient en son rêve.

Appétit naissant


Dépliant ses pattes une à une sur la toile de ciel,

Piège de quelques nuages qui n’ont encore

Que la nuit pour compagne de voyage,

La lumière s’installe pour dévorer le jour

Et nous laisser nous nourrir des miettes du doute.

Lent réveil


Le soleil réveille l’éminente tour comme pour lui retirer sa couleur d’ombre et lui indiquer sa haute mission. Endormie elle se laisse caresser par la promesse de la lumière, dans son silence mystérieux pour robe de nuit.

 

Déçue par la promesse de la lune devenue comme elle simple nuage, la fumée blanche élancée d’une cheminée appui l’astre en son bavardage. Elle semble désormais prétexter de sa chaleur pour recevoir sa protection.

 

Les corbeaux donnent leurs ordres tandis que les pigeons semblent feindre un lent réveil.

 

Le temps d’un poème, pour seule réponse arrogante, les vitres noires renvoient un éclat du matin avant d’étaler enfin leur aiguille sur la ville.

 

La fumée blanche insignifiante semble déçue de n’être qu’un bruit de transparence. Elle semble se cacher derrière sa soumission ne gardant que des mots de superstitions.

 

Les corbeaux donnent encore leurs ordres et les pigeons acquiescent tandis que les hommes boivent toutes les plumes amères en lent réveil.

Instant


La brise est arrivée à pas feutrés de chat et déroule ses caresses sur son lieu.

Déjà allongé, en silence de pierre, j’étire seul un sourire sur l’instant.

La lumière borde l’ombre pour la confiance d’un rêve

Que la transparence, en s’agrippant aux pages, lit en éparpillant les mots

En encre sèche telle la mort et en éclat d’espoir d’un savoir perdu

Sur la falaise du sommeil pour vertige irrésistible de paupières.

La brise est partie à pas feutrés de chat faisant mystère d’absence sur l’éternité.

La lumière découvre l’heure pour le doute de la réalité.

Fleur de l’absurde


Quand elle n’offre son charme qu’à l’envie,

Pourtant parfois zébré de soleil et de nuit

Perturbant l’onde du silence

Pour embarquer l’indispensable

A l’or sucré des abeilles,

La fleur s’offre pour son éternité

Par ses chatoyantes couleurs

Et ses parfums subtils

En se donnant à la lumière pour la dévorer

Avant de faner pour l’éternité.

Le monde, du vent


La lumière témoin étale son affiche sur les murs silencieux.

Elle les a recouverts jusqu’à ce que la fatigue l’ait déchiré pour l’appétit de l’ombre.

Puis sourdes au monde, les mains certaines, se sont offertes leur banquet.

Depuis, le vent se nourrit de miettes, poussières entre nos murs silencieux.

 

La colère d’une fenêtre s’est répandue sur les bavardages des murs silencieux.

Elle les a frappés jusqu’à ce que sa fatigue se soit étendue sur le lit du vent.

Puis aveugle du lieu, une main ferme, lui a offert le reflet de son regard.

Depuis, le vent gémit en se heurtant sur nos murs restés silencieux.

Souffles


Il y a ce qui s’oublie sans s’effacer, tout ce qui devient fluide et insaisissable, ce qui noie et reste pourtant source de vie. Il y a les élans taillés qui offrent leur place qui ne pouvait être qu’une promesse perdue pour d’autres élans insoupçonnés ou bien justes redéfinis et qui parlent des choix infinis. Il y a toutes les opinions qui sont restées sans une pensée et toutes les pensées qui ont sombrées en opinions. Tous les mots bavards qui ont fait sans le savoir les mots de silence cachés sous la poussière qui les a réécrits.

Et puis il y a tous ces soleils restés toujours les mêmes et habillés de millions de nuages qui ont fait chaque jour. Il y a eu cette habitude quotidienne qui reste à vivre comme encore une première chance derrière la fatigue de toutes les nombreuses autres qui brillent pendant la nuit pour mort des jours et faisant pourtant en la trompant carte pour chacun. L’espoir s’il n’est pas en chacun de nos souffles est forcément dans l’un d’eux. En ce souffle qui nous étire comme un sourire qui se moque de nos larmes parce qu’il vaut mieux ne les avoir qu’en mémoire offerte à la lumière qui en fait des gouttes de nuages. Vivre est un voyage qui n’est fidèle à aucun vent qu’à celui que chacun souffle.

UN NOUVEAU JOUR Ep.4 (poème et chanson)


Tu parles la lumière

Après avoir bu le crépuscule, la nuit s’écoule et condamne les couleurs de l’aube.

Derrière la fenêtre, tout est à savoir mais rien n’est à espérer. Les bavardages entre la nuit et la pluie font taire les étoiles.

Mais de la lucarne de ton regard, le rêve est pourtant bien réel. Il se cache en mystérieuse galaxie bleue dans l’iris gravitant autour de ta perception.

 
Ta chevelure enflamme l’heure froide, ton silence fait la lumière de l’instant. Te voici comme éclat de lune.

 
Reflet d’essentiel, lien qui unit l’heure à son invisible, on sait en te voyant que le soleil ne cesse jamais de briller.

Bientôt, et peu importe ce que dira le ciel, ton sourire sera l’aube de nos jours. Il se fera croissant pour notre gourmandise.

Les ténèbres ne peuvent rien contre qui parle la lumière.

Boris Sentenac

Le Rire

Tu sais que l’éphémère n’est pas fait pour moi

Que l’astre lunaire me prive de toi

Toi tu es le feu, toi tu as le sang chaud

Je t’avoue qu’à mes yeux, nous brûlons de défauts

Toi tu es le rire qui détruit l’espoir

De pouvoir réécrire une belle histoire

Tu sais que les accusations qui sont tournées vers toi

Ont peut-être une raison – que tu justifieras

Toi, tu lèves les yeux, te mures dans le silence

Qui glisse entre nous deux une glaciale distance

Toi tu es le rire qui détruit l’espoir

De pouvoir réécrire une belle histoire

Tu sais que nos contradictions nous chuchotent tout bas

Les paroles d’une chanson qui m’émeut chaque fois

Toi, tu sais me plaire, toi tu sais m’attraper

Tantôt tu me serres, tantôt tu me laisses errer

Toi tu es le rire qui détruit l’espoir

De pouvoir réécrire une belle histoire.

Mathilde Kaori

Retrouvez « UN NOUVEAU JOUR » ci-dessous

UN NOUVEAU JOUR Ep.4


C’est toujours un plaisir pour Mathilde, Marion et moi – même de vous proposer : « UN NOUVEAU JOUR ». Voici le 4ème volet.

La lumière de l’insomnie


La croyance s’impose comme la lumière des rues.
L’espoir s’efface comme la lumière dans la toile grise des regards usés.
Le chemin s’étire comme la lumière d’une bougie.
On sourit à l’ignorance comme la lumière de l’insomnie.

Pupilles noires


Poussière d’hiver pour cendre d’été

L’ombre est charbon d’hier

Glacée par le déni de l’abandon.

 

Comme tous les souvenirs,

L’offrande de la lumière

Est sous l’horizon.

 

Soleils bleus, soleils verts,

Paupières d’espérances

Et parfois de confiances,

 

Finissent ouverts

Sur les pupilles noires

Et dilatées du silence.

Brouillard


Le rideau trop long du ciel s’étale sur la vie,

Filtre la lumière pour en faire son silence

Et marque un arrêt au voyage, se délestant

De ses morts : vivants troubles sans plus être troublants,

Puis il continue de se charger de son retour

D’un mystère à un autre, périple sans aller.

Élan de chute

Élan de chute


Elan de chute, Photographie : Boris Sentenac, tous droits réservés

Élan de chute, Photographie : Boris Sentenac, tous droits réservés

 

Tandis que la lumière m’interpelle ici

L’ombre des hommes découpe le ciel

Depuis l’horizon que l’on ne peut que croire.

 

Elle s’élance de son origine involontaire

A sa flèche voulue comme une promesse

Que racontent les mots en phrase de chemin

 

La vie s’élance vers l’éclat

Tandis que l’espoir des hommes

Est un élan offert par la chute de la lumière.

Matin endormi


Au matin, le rideau caresse ton sommeil
Qui souffle en brise légère
Sur la patience de chaque objet
Qui me parle de mon silence.

La lumière surveille sans rien dire
Tandis que quelques voisins claquent leur porte
Comme pour rompre avec leurs préférences
En s’empressant de fuir comme le temps.

L’espoir est lumière de nuit
Le rêve est nuit de lumière
L’instant dit le silence en beauté
Qui, sans rien brusquer, unit.

Horizon de lumière (3)

Horizon de lumière (3)


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Photographie : William Trang, tous droits réservés.

 

Phare de l’horizon

Il est mon phare

En mes murs

Pour ombre de vie.

 

La verticale à l’élégance

Des courbes élancées

Que je ne peux m’offrir

Qu’en secret de lumière.

 

L’éclat solitaire parle

En ses mots brûlants

Des mensonges qui circulent

Trahis par les fenêtres.

 

Sur la Seine se noie

Le reflet fatigué des regards

Qui dans un jour suivant

Et d’ailleurs, prêtera à la lune

 

Quelques ombres insomniaques

Dans les rues et sur les étoiles

Et m’offrira mon silence

En savoir pour respect imposé.

Horizon de lumière (2)

Horizon de lumière (2)


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Photographie : William Trang, tous droits réservés.

 

Au loin le ciel salue les terres

Et retient la lumière

Pour n’en offrir

Qu’un reflet de poussières.

 

Le nuage en vase de soleil

Déborde de jour

Et abreuve le miroir de la mer

Sans rien divulguer de ses mystères.

 

Que voit la terre allongée,

Offrant la sculpture de ses seins

Qui cache ses regards bleus,

Des cieux de ses sommets ?

 

Le silence est une illusion

Qui répond au souhait

D’un départ pour un autre

D’un nouveau sur un connu.

 

Me voici en face à face

De l’ignorance qui se sait

Sur ce que je sais seulement

De ma propre ignorance.

 

Ma ville est une fuite

Qu’elle n’a pas désiré

La terre de mon arrivée

Est un espoir non deviné

 

Et le nuage inondé de lumière

Est écrasé entre ciel et mer

Comme je le suis dans la violence

De langages d’envies et d’attentes.

Horizon de lumière (1)

Horizon de lumière (1)


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Photographie : William Trang, tous droits réservés

 

Le jour est un marbre lourd

Qui souffle loin des regards

La poussière de charbon

De la nuit en ligne d’horizon.

 

La coupole crevée se répand

En ombre sur les hauteurs des ombres

D’un jour qui s’offrira à son tour

A l’ombre froide tel le marbre lourd.

 

Au loin l’océan de soleil

Se verse sur l’appétit du temps

Qu’il compte déjà jusqu’à ma fenêtre

En le noyant dans mon café.

 

D’un trésor à un autre

Jusque dans la quête de chacun

Cachée dans le béton qui s’élève dans le ciel

Se côtoient un océan avec le soleil.

 

En spirales les rêves et les espoirs

S’enroulent et se déroulent

Se nouent et se dénouent

Comme autant de frontière pour un horizon.

 

En cet instant furtif

Nuit, matin, journée

Se disent sans rien me dire

Que l’heure qui me fixe en spirale.

 

Le vertige est une sensation

Qui fustige l’émotion

Comme mes rêves sur mes espoirs

Qui se désignent comme moi en instant furtif.

Le soleil bleu


Allongé, un soleil bleu éclaire mon éveil et ponctue mes rêves qui s’endorment, restés accrochés à quelques heures déjà lointaines de leur nuit.

La dune tissée n’étale aucune ombre sous le ciel de la chevelure arrangée par le vent de la quiétude partagée.

Le saphir, détermine la valeur du jour naissant en offrant un nuage carmin qui s’étire sur la plage d’un silence d’or.

Les secondes furtives, frontière d’un rêve à un autre, ont dit l’essentiel de leur si belle lumière.

Tout comme nous


La lune pêche quelques nuages.
Elle plonge son hameçon de nuit qu’elle étire vers le jour, puis se délecte en secret de quelques de ses poissons de guimauve avant de vendre la plupart de ses prises à l’horizon pour qu’il en fasse une soupe d’hiver.
Dans quelques nuits, tout comme nous qui ne pouvons être déçus que par ce qui fait qualité, elle déposera son sou pour boire la lumière sous nos rêves déjà passés.

Simplicité


Alors que la fenêtre ouverte me montre le monde qui s’éveille tandis que la nuit s’écoule et se réchauffe en mon café, un moineau plonge en mon lac de lumière.

Je lui offre quelques mots de bienvenue sur un ton amusé, il me répond en ses mots de regard d’audace.

Je lui offre quelques miettes du pain de la veille qui a nourri mon matin et qui nourri son instant que seule ponctue la nuit dès lors endormie pour tous.

L’espoir ne semble pas faire ses jours, il me démontre du bout de son bec la simplicité du besoin puis s’en va.

Valeurs d’éclats


Comme chinant son espoir dans les étoiles, la lune s’est perdue. La voici cherchant son chemin en suivant les nuages. Se rassemblant, ils bavardent sur l’intruse puis en nuées, s’effondrent de leur fierté tandis que plus haut, silencieuse, la lumière s’est emparée de sa monnaie.

Lumière prétentieuse


Cracheur de mots qui n’a pour dons de pluie que ses postillons et qu’un éclat fugace comme la lumière de ta prétention qui, en déguisement, insulte son origine, livre sa brutalité sans rien offrir de sa beauté que tu es seul à rendre illisible, beauté déchirée, pour tous comme pour toi, illisible jusqu’en ton langage de louanges de mensonges.

Telle bourrasque de vent, tu ramasses tout, mais tout retombe sitôt ton souffle passé. C’est toi que tu perds quand tu pleures parce que c’est toi que tu pleures quand tu perds.

En dépit de ton seul bruit, ne t’étonnes pas du silence. En quête de bonheur trop éclatant pour que tu puisses briller autrement qu’en feu de paillettes, tu ne peux discerner la joie qui s’étale à tes pieds en ombre subtile de la vie.

Encre de mon poème


A l’encre de lumière, je fume ma cigarette pendant qu’elle m’accompagne en fumant la poussière.

Nous fumons le temps qui s’étale sur la palette du jour pour que l’éclat peigne la nuit en sa lune et ses étoiles et dont je fais couleur de mon poème.

Les arbres soupirent


Le secret est mort étalé comme une étoile, asséché par la lumière tandis que n’avait jamais été entendu par personne que l’haleine de poussière de la lampe de chevet, seul témoin éclairé.

Il est mort exécuté en n’entendant que l’écho de ses bourreaux.

Puis un linceul de nuage s’est effondré sur sa dépouille tirant un rideau de pluie et de fausse pudeur et chacun s’est fait égal au condamné derrière les fenêtres.

Leur ombre par l’âtre parlait d’erreurs et de doutes faisant rire le mystère du secret.

Depuis, élancés vers la lumière, mais retenus par leur terre et giflés par les vents, les arbres soupirent.

Sous l’ombre blanchie


En reflet d’évidence et d’impatience,
Tel paon qui déploierait sa vérité
Sur sa page de poussière d’été
Et tournoierait pour inscrire son monde
Finissant en boue à bonne saison,
Tu n’as vu que de trop belles couleurs
En effet d’éclats que tu sais pourtant
Et tu as glissé en l’ombre blanchie :
Déguisement du confort des envies,
Sans plus lire finement la lumière.

Rue de la mémoire


Chaque goutte de pluie est comme une fraction d’éternité qui s’étale sur le trottoir de la mémoire.

La rigole s’abreuve de l’oubli tandis que le bitume brille pour mes pas destinés à trouver autre lumière que celle de sa rue.

En corbeau de prairie je chasse, immuable et sans distinction, les nombreux pigeons et les rares colombes.

Et dans les égouts, mon enfance rit encore en sautant dans quelques flaques d’erreurs englouties.

De l’eau et de la lumière il me reste en poche quelques mots gentils pour quelques soleils en verres.

Je sais la banalité qu’hier n’est plus et que rien n’est certain pour demain sinon que l’espoir d’un éclat encore obscur.

Rien n’est grave puisque tout peut l’être et puisque savoir ne suffit pas, puisque rien n’existe sans son contraire,

En traversant la rue, chaque goutte de pluie est comme une fraction d’étoile qui s’étale sur le trottoir de la mémoire.

Secret de lumière


Tel l’espoir absolu

Qui crierait sa mort

En sommeil de rêve noir,

Tel un songe suprême

Qui tairait sa vie

En rêve de sommeil blanc,

Le poème s’écrit

A l’encre des secrets

Confiés par la lumière.

L’amour


En pluie de lumière, l’amour s’écoule sur l’étang qui s’endort tel un marais en fermant sa paupière de nénuphars sur le jour qu’une des fleurs semble avoir inspiré, en lâchant un de ses fils brillant partit faire sa ronde et danser avec les ombres pour disparaître et laisser les étoiles en bavardage qu’on ne devine qu’à peine.

Demain, cette autre date qu’on prendra pour la même qu’hier parce qu’il n’y a qu’un soleil, d’une autre fleur de nénuphar, comme encore unique parole de chaque jour aveuglant le bouquet des espoirs passés, surgira l’astre tandis que le jour s’évaporera comme à chaque fois tel l’amour.

Alphabet de lumière pour phrases de couleurs


La lune, ventre rond du silence, en gestation du jour à venir, cherche le désert sur la ligne d’horizon.

 

Et tandis que les ombres murmurent leur avenir, la bulle de lumière éclot des flots.

 

Des ombres vertes, les comptines pour les vents s’élèvent avec le temps compté par la cloche lointaine qui tinte comme un souvenir.

 

Soudain, passe l’ombre des couleurs papillonnant vers son phare tel un dieu qui a déjà asséché mes paupières.

 

De son divin il lui restera le reflet coloré de sa fugace déesse du jour pour tournoyer en courbe reprenant, ignorant, la promesse de la chrysalide.

 

A ton besoin de t’offrir en ombre, je ne peux te dire que le silence mystérieux des souvenirs en éclat lunaire de mes larmes, en alphabet de lumière, phrases de tes couleurs, de toutes les couleurs.

La confiance (1)


Le premier souffle du jour caresse la conscience. Le silence s’endort dans les bras de la lumière. Les ombres parlent du souvenir de la nuit. Elles menacent de leur mots noirs la tentation paresseuse. Le temps reprend sa course en cherchant le rythme de ses pas que semble lui dire la tourterelle cachée qui salue le soleil. Un sourire en guise de bonjour pour rien ou pour tout, au moins pour soi. La journée peut s’étirer.

Chez le coiffeur


Perdu dans le regard béant du miroir qui parle comme ton reproche d’aujourd’hui sur tes chants d’hier que j’ai accompagnés,

Pour jouer, nous sommes devenus reflet muet de nous-même : identiques et étrangers faisant du réel comme de notre image notre véritable prison aux murs colorés de bonne conscience.

La promesse du silence, celle qui a tous les mots, est bâillonnée. L’interdit d’aujourd’hui était la lumière d’hier.

Me ramenant d’aussi loin que possible, le coiffeur me demande alors : « c’est assez court ? On peut aller plus loin ».

Statique sur mon fauteuil, je sais…

Lumière de poésie


Ce matin le soleil s’exprimait avec l’accent du printemps.

Il chuchotait le jour comme s’il voulait bercer la nuit
Pour conjurer ses cauchemars en rêves.
Le trottoir, reluisant de ses réminiscences,
Guidait les pas rapides vers les lumières de la ville.

Sans sourire et semblant déjà porter le poids de la journée,
Les passants le piétinaient de leurs secrets.
Puis, l’astre s’est alors habillé d’hiver et seul,
Comme après avoir lu un doux poème,

J’ai continué de sourire à la lumière.

Lumière de guitare


A Mathilde Kaori

(guitariste avec qui je prépare une mise en musique de certains de mes poèmes)

De verres en fumées
Les cordes tendues
Ont déliés les mots figés
Jusqu’alors restés nus.

Ton étoffe sur mon étoile
Eclaire l’instant
Sur ce qui a pris la voile
Mais qu’encore tu entends.

Par ta vie traductrice
Sans trahir l’apaisement
Tu te fais séductrice
D’hier en cheminement.

Lumière de guitare
Préparant l’adieu
D’un éclat resté sur le tard
Tu fais silence des dieux.

Lumière de vie


Tandis que les lits secs de mes rides
Couchent l’arbre de ma vieille fatigue,

Les feuilles, allumées de leur dernier feu,
S’éteignent comme paupières sur mes rêves.

Tapis de saison qui s’est étouffée
Sur la poussière des chemins balayés

Par tous les vents aujourd’hui essoufflés,
Lavés par l’automne aux longues fumées

Des nuits de tous les foyers qui s’étirent
Vers les cartes des cieux trop silencieux

En ultime glaçage délicieux,
Le langage s’étale en éternité.

Puisque la lumière ne s’éteint jamais,
La jeunesse est le feu de toutes vies.

Regard sur le temps


Ma lucarne figée comme la saison scrute l’âge de l’abandon, le temps des promesses, la moitié de vie répétée.

Au loin, au-dessus des toitures présentant leur profil en parallélogramme de leur cadre régulier, l’hiver peigne les arbres et s’enfile dans les flammes froides des peupliers, tandis qu’auprès de tous les souvenirs élancés de feuilles, conversant sur le vent, s’égoutte le ciel de ses larmes.

La transparence des veines jusqu’à l’origine fera la couleur du printemps tombant en lumière pour l’heure grise, comme le silence sur fouillis de branches sombres de patience comblée de mots bruyants pour tous et brillants que pour soi, même pour toi.