Fenêtre sur voile


Le ciel s’offre en présents et en reflets sur le monde :
La fraîcheur de l’eau d’un printemps,
Le rêve du jour ou bien
L’espoir scintillant des étoiles.

Un voile tiré sur la fenêtre fait brouillard des regards et rien sauf le vent transparent n’offre ton sourire au monde.

En dévoreur de lumière tu ne renvoies que l’ombre de ton être et le vent lui même s’en moque.

Ton voile est une pudeur,
Ta pudeur est une peur,
Ta peur fait ta colère.

Ton rideau ne te permet que de maudire le monde que tu devines sans le voir et qui te manque tant pourtant.

Faux malheureux, tire ton voile, ouvre ta fenêtre et offre autant que tu profites de la lumière. Alors tu seras simplement fort et aimant.

Soirée des 10 ans du blog


Avec Mathilde Kaori, William Trang et Marion Gay, amis avec qui j’ai eu l’occasion de collaborer sur ce blog, nous avons fêté les 10 ans du blog lors d’une soirée. Nous avons improvisé autours des thèmes de la lumière, de la joie, du temps et de l’amitié en musique, poème, photos et dessin . Nous vous partageons cet instant ici.

La vieille femme


Chaque matin, toujours devant la même vitrine de gourmandises,

Ecrasant le reflet du vernis de la pluie, appuyée sur sa canne comme devant porter le poid de l’oubli,

Dans son manteau rouge bordé de son écharpe blanche,

Flamme dont on ne sait si elle dit d’elle l’aube de l’heure ou le crépuscule de tous ses instants,

La vieille femme chantonne cherchant dieu,

Comme tous mais en silence, on cherche son enfance.

Un instant passé


La route attendait

Pendant que les blés scrutaient le ciel.

La brise se moquait de l’instant

Tandis que l’attente allait devoir s’envoler un instant.

Soudain, les blés ont salué la culbute de la transparence moqueuse

Puis l’attente s’est à nouveau allongée sur l’asphalte

Dans l’indifférence assoupie du jardin

Comme s’il ne s’était rien passé de l’instant passé.

Conscience universelle


D’un océan d’oubli

Sur fond inconnu

Emergent d’innombrables

Vagues de consciences

Aux vents et aux heures de chacune

Avant de s’offrir aux mystères de leurs rêves

Pour naissances comme morts

De conscience universelle.

La fumée de mots


La fumée de mots s’étire

Vers la transparence du monde

Et se couche dans la ride qu’elle creuse

A coup de rires ou de larmes.

Elle n’est ni ciel ni terre et se raconte

En vérités unies et pourtant décousues

Comme un univers inconnu.

L’espace du temps


Le rideau tiré du silence

Est comme un secret sur la lumière

Tandis que les nuages me chuchotent

Le temps qui passe.

Impassible comme une horloge,

Je donne la main à ce matin,

Tandis que je suis plus loin :

Vers le crépuscule inconnu…

Ou vers l’aube oubliée.

Blanc


Au fond de l’avenue, février a peint son plafond blanc qui s’élance de là où nous nous précipitons pour tout pour chacun, inconnu pour tous et à l’encontre de pigeons venus pour rien de cet inconnu.

Les mots sont alors blancs comme un oubli pour l’instant.

Pas de ce monde


Le jour étale son or avant de le cacher en son coffre de rêve,
Tandis que de nombreux manteaux tirent les lacets du métro selon le plan affiché
Montrant la ville comme une tâche d’huile riche sur une eau pauvre et pourtant necessaire.

Et à chacun de mes pas, à chacun de mes silences, préparant les sourires pour le monde
Et gardant alors mes sourires pour le scintillement des vagues pour côtoyer la lumière, pour les sommets des montagnes pour fabriquer des nuages et pour les vastes prairies pour bavarder avec le vent,

Je ne vais que vers la pupille de la nuit.

D’ici comme d’ailleurs


Photographie Corinne Collas, tous droits réservés.

La main du vent, tire le rideau du ciel sur l’éclat de la terre qui l’implore pour ses offrandes.

Les larmes grises promises à l’instant finiront séchées par le vent venu de loin qui hurle toujours qu’il est d’ici.

Il ne reste à chacun que de se terrer dans les croyances de tout temps pour ne rien dire de ce qui nous afflige. Et puis, d’ici comme d’ailleurs, il reste demain…

R Eveil


Assis sur un nuage je reviens en m’agrippant aux cordes de pluie de mes rêves.

Elles éclaboussent mon regard avant que la lumière du jour ne les sèche.

Je sais encore le silence et je sais déjà les bruits avant d’espérer à nouveau, pour faire des bruits de mon R Éveil, le silence .

Paroles envolées


Rien n’est éternel de ce que l’on écoute.

Au matin, la nuit étale son souvenir :

Le piquant de son mystère ou la sueur de ses espoirs.

En toutes saisons, elle laisse sa place

A la prison de la lumière

Comme toutes nos paroles qui s’envolent

Juste parce qu’une autre fait son bavardage

Etalant son intime de demain sur celui d’hier.

Rien n’est important de ce que l’on entend.

Devenir


Comme un espoir sur la conscience,

Une étoile s’est prise au piège d’un peuplier

Qui élance son bavardage depuis son jardin

Vers la nuit qui l’écoute jusqu’au matin

Et lui parle de son absolue éternité,

Et tandis que l’étoile s’échappe

De l’emprise des longs doigts

Son espoir s’essouffle

Comme un savoir sur l’inconscience.

Cieux nocturnes


Inlassablement et seulement jusqu’à mon silence,

Les étoiles grelottent dans l’ombre de l’hiver

Tandis qu’elles réchauffent les souvenirs des éclats,

Et scintillent d’espoirs dans le repos de l’été

Tandis que s’étale la croyance sur le lit de la certitude.

Mystère de l’évidence


La pierre a toujours la couleur que le ciel lui donne

Et peu importe la couleur du ciel

Puisque nos couleurs

Naissent de la transparence

Qui ferme sa cage sitôt que la lumière

Frotte la réalité de la pierre

Pour, en nos regards telles cavernes

Ouvertes sur le monde,

Faire mystère dépendant de l’évidence.  

Réveil d’hiver


Photographie : Boris Sentenac, tous droits réservés

Le réveil est revers

De rêve et en hiver

S’élance tout droit vers,

Amer, sans tapis vert,

L’éveil de tous mes vers

Qui ne veillent aucun rêve

Plénitude


Sur la fatigue, lorsque toujours dit jamais et jamais fait taire toujours,

Le ciel s’écoule comme s’il comptait les secondes écoulées depuis l’enfance

Et dans l’éternité de l’instant, le silence surveille la plénitude.

Mouchoirs


Je pense parfois aux mouchoirs sur le ciel
Qui ont offert les souvenirs de leurs larmes
Sur la patience du jardin sur lequel
Je dépose un merci en pensant au pardon
Que je ne pourrai vous offrir, amis,
Lorsque s’envolera mon mouchoir.

Et puis j’oublie déjà.

La maison du poème


La maison s’exclame d’un « oh ! »,

Comme toujours ébahie par l’éclat du jour, même sous la pluie

Et s’endort émerveillée par les étoiles

Ou enrhumée par les chevaux des nuages.

D’un regard furtif accroché au porche statique de sa porte,

Entre un poème.

10 ans de blog


Bonjour à tous,

Aujourd’hui 23 janvier 2023, le blog à 10 ans. Une décennie de joies, de peines, d’émotions et de pensées inscrites en poèmes. De ces expériences les poèmes n’ont pas échappé à l’évolution. Parfois, l’émotion est si vive que le poème se charge avant que tout ne s’éclaircisse pour tendre vers l’essentiel. L’expression se fait en vers ou en prose et en passant parfois en calligrammes ou en vidéos.  Si l’expérience est d’abord intime, elle se fait aussi par le partage. C’est ma démarche bien sûr mais il y a celles que je croise régulièrement parmi les lecteurs et qui alimentent mon regard. Également, il y a les contributions artistiques qui accompagnent mes poèmes. Je pense à Mathilde Kaori pour ses musiques, véritable traductrice à la guitare de la profondeur de mes poèmes, Marion Gay pour ses illustrations et sa participation en tant qu’actrice et parfois musicienne par l’électronique, à Fabien Thines également, à Jean-Jacques Chevet, William Trang et Anthony Alioui pour leurs photographies magnifiques. Et puis d’autres encore. Ce blog, et bien sûr tous ceux des autres auteurs que je croise en lecture permet de rapprocher et de découvrir des talents. Je pense à Barbara Auzou, Francine Hamelin et bien d’autres et pardon de ne pas tous les citer. Durant ces 10 ans, j’ai aussi proposé quatre publications en revues (Traversées, Le Capital des Mots) et je termine (enfin !) mon recueil. Et enfin rien de tout cela ne serait si je n’avais pas croisé la route de Xavier Bordes, très jeune, il y a 36 ans ! Si j’avais certainement déjà une sensibilité particulière, il m’a apporté la richesse du regard poétique sur le monde, ce regard qui ne transforme rien du réel mais qui le traduit dans la profondeur des sens. Il m’a insufflé l’élan nécessaire. Depuis tout ce temps, la poésie m’est devenue identitaire.

Pour cet anniversaire, je vous propose donc différents poèmes sous différentes formes qui ont ponctué la vie de ce blog. Cliquez !

Et enfin et surtout merci à tous, lecteurs, d’avoir vous aussi contribué à ce qu’est ce blog. Sincèrement merci.

Encore merci à tous pour votre accueil et bonne lecture !

Poèmes :

Ferme les yeux

Parle moi

Retour

Virgule de silence

L’abandon

Eternité

Par poussière d’étoiles (photographie : Jean-Jacques Chevet)

Haut hasard (photographie: William Trang)

D’ici pour là-bas (photographie : Anthony Alioui)

Calligrammes :

Evoir 4

Evoir 6

Vidéos :

Bal-Haine (musique : Marion Gay)

Autoroute (avec Marion Gay, Mathilde Kaori, Jade David, Boris Sentenac)

Amour en devenir (musique : Mathilde Kaori)

Rêvunir (avec Fabien Thines)

Escale

Un nouveau jour (Chansons et musiques : Mathilde Kaori, illustrations : Marion Gay)

La parole des pas


De chez moi, je sors à l’intérieur des rues.

Chez tout le monde en restant personne

Dedans en dehors, dans le bruit des silences,

Je vais vers mes bavardages que je ne sais taire pour l’heure,

Encore opprimés par les mots contenus et pressant des rues.

Et de chez toi, j’entre enfin à l’extérieur du monde.

Sage murmure


Après que la nuit eut versé ses larmes sous son voile de nuages,

Mon regard effeuille tous mes espoirs pour qu’ils soient nus comme les étoiles.

Sans pudeur et sans cris, comme un sourire à la moquerie,

Demain se lèvera sans caprice et satisfait du murmure du matin.

L’évidence de l’espoir


L’évidence est un éclat pour qui veut y croire.

Elle est la phrase tandis que chacun y met ses mots.

Ni belle, ni juste, elle est un dogme sur la beauté de nos doutes alors silencieux.

Mais sur son lit de certitudes, rien n’est plus beau qu’un espoir.

Un possible matin


Un matin fait taire le silence des matins.

La poussière s’envole pour dessiner des sourires

Dans la transparence de l’instant

Qui dit de l’éphémère son éternité

Sur l’éternité pas même éphémère des hommes

Tels leurs crépuscules vers l’oubli sous son linceul de poussière

Et qui maintenant rappelle l’espoir en injure sur toutes les certitudes.

Rien n’est beau que lorsque tout est possible.

Jour fatigué


Comme la dernière parole d’un songe,

Le jour fatigué peine à s’habiller

Tandis que mon café grogne

Sur les heures encore endormies

Et celles à venir qui s’écouleront

Jusque sur le printemps d’autres temps

En giflant ma mémoire avant de s’engouffrer

Dans le caniveau de l’oubli.

Absences


Dans le silence des rêves,

Lorsque les miens se taisent,

Ma patience est tel le sommeil du jour

Avant qu’il n’ouvre son rideau noir

Sur le silence de nos absences.

Des bavardages avec le vent

Des feuilles de printemps

Que nous avons saluées

Comme autant d’espoirs sur lit de lumière,

Il ne reste que le squelette de souvenirs

Comme autant de silences sur lit de fatigue.

Le printemps se prend, l’hiver s’offre,

Et les promesses s’arrachent de nos propres mensonges.

Reflets


Tel le reflet de ce que tu croyais être, te voici nu face à ton miroir dont tu sais que son horizon n’est qu’un mur de potence.

Tu as miré la vérité qui a prononcé tous tes mots sans qu’elle n’en dise aucun en illusion de réponse.

Tel ton reflet, tu es dès-lors aussi silencieux que l’ennui qu’il te montre avant de quitter ton mensonge que tu as regardé comme un songe.

Volets ouverts sur les étoiles et fenêtres fermées sur ta nuit, voici l’heure des rêves, ceux que tu vas vivre sans les dire, ceux qui viennent de toi tandis que tu les crois nus venus des éclats scintillants comme des heures bavardes et pourtant toujours plus silencieuses que demain que le jour habillera.

Des veux pour un espoir


La paix est un poème sur un réel

Qui n’offre qu’un pauvre langage d’intérêt par la haine.

Continuons à offrir le regard le plus profond de vérités

Qui façonne le monde en dépit du médiocre,

L’espoir pour quelques veux pour chacun s’essayant pour tous.

Grandeurs


L’empreinte du ciel signe en silence son rêve gourmand

Sans rien figer sur les roches par les ombres des instants

Et l’ombre du jour qui luira des mille promesses inscrites

Sur la feuille du monde que seuls quelques enfants savent lire

Tandis que les grands bavards n’y font que compter.

D’ici pour là-bas (3)


Photographie Anthony ALIOUI, tous droits réservés

C’est au sommet de terres conquises que le jour s’enfuit là-bas, toujours là-bas.

Rond comme l’éternité, je croise le refuge d’ici, nécessairement d’ici.

Et pourtant, il n’est que celui de l’instant.

Demain il ne sera plus mais mon sourire saura toujours que là-bas est demain d’hier

Et qu’ici n’est que maintenant en mon regard vaporeux s’enfuyant d’ici pour là-bas.

Cliquez sur le lien suivant pour lire Ici pour là-bas (1)

Cliquez sur le lien suivant pour lire Ici pour là-bas (2)

Ici pour là-bas (2)


Photographie Anthony ALIOUI, tous droits réservés.

La lumière est ronde

Et l’élan que lui prête

La main oubliée du fer forgé

Semble se fatiguer

De raconter son espoir

Comme chacun raconte le sien

Dans la ronde de l’ombre de l’éclat

Laissant alors quelques repères

Sur un chemin croisé pour toujours croire

Au sien par rédemption telles cendres d’oublis

Et tandis que nul ne peut mourir qu’en l’endroit de son instant,

Toujours partir d’ici pour là-bas même si la lumière est ronde.

Cliquez sur le lien suivant pour lire Ici pour là-bas (1)

Cliquez sur le lien suivant pour lire Ici pour là-bas (3)

Ici pour là-bas (1)


Photographie : Anthony ALIOUI, tous droits réservés.

Drap de nuages en vagues

Sur vagues initiales figeant

Le tapis de sable en vagues gourmandes

Aux vagues du vent,

Entouré de la mémoire vague de rocs pour lit d’espoir,

Comme les vagues, aussi vagues que le temps, là-bas est ici.

Cliquez sur le lien suivant pour lire Ici pour là-bas (2)

Cliquez sur le lien suivant pour lire Ici pour là-bas (3)

Suffisance


Fardée de dentelles de mystères et maquillée de certitudes sur tes doutes,

Parce que tu ne marches que sans l’éclat du monde,

Sans qu’aucune ombre que la tienne retienne la poussière de ton soleil de sable,

Soumise au seul vent de ton souffle d’hier qui te revient en tempête sur ton désert que tu arroses de tes larmes,

Issue de tes chants qui font de l’horizon un espoir de terres au sein de ton champ perdu,

Tu parles en vain à ton silence de demain.

Silence


Je respire le ciel pour m’enivrer de paradis

Et j’oublie que les poussières du monde

Usent mon souffle.



Au loin, la frontière fuyante comme le temps

Semblant étirer la poussière des morts

Fige mon regard.



Ici ton bonjour enivre mon paradis

Et j’oublie que les poussières mystérieuses

Couvrent mon silence.

D’ici vers ailleurs


Dans un tunnel d’élan métallique

Précipité d’ici vers ailleurs,

Pour un ailleurs vers ici,

La distance s’étire

Aveuglément

dans la nuit

Et tu dis

De demain

Ce qu’était hier

Insoupçonné du temps,

Que tu n’aurais Jamais dû prononcer

Pour ne rien faire de la distance du silence.

Comme la lune


La lune joue de son piano d’étoiles

Et la transparence de souvenirs

Joue sur la corde de mon sourire.

*

Elle s’éclipse et fait silence pour renouveler

Son répertoire sans jamais oublier

Les jours passés qu’elle renvoie

*

En sourire d’hier ou de demain

Ou bien de sa pleine face

Marquant le temps inconnu

*

A mon sourire patient et sage

Silencieux comme la transparence

De souvenirs d’un monde qui n’a jamais été.

Fruit de demain


Le silence s’offre sans que jamais personne n’ait à l’appeler

Et sans que ce ne soit que celui assourdissant de la souffrance.

Les mots ne sont alors que déluges et l’espoir reste le vent inconnu sur les terres

Inondée par les larmes des excès qui ont fait le manque

Et sans marquer l’oubli, l’indifférence fait d’hier

Le fruit d’aujourd’hui qui engendre demain.