D’un mystère à l’autre


Sur les murs figés et ordonnés comme une horloge arrêtée,

Le matin divulgue par l’ombre naissante, semblant d’un reste de nuit,

La promenade de nos vies encore mystérieuse et déjà certaine comme un dieu

Avant de s’effacer dans l’oubli de midi afin de s’étaler jusqu’au crépuscule :

Aube de chaque espoir pour chemin de tous nos rêves.

Mystère de l’évidence


La pierre a toujours la couleur que le ciel lui donne

Et peu importe la couleur du ciel

Puisque nos couleurs

Naissent de la transparence

Qui ferme sa cage sitôt que la lumière

Frotte la réalité de la pierre

Pour, en nos regards telles cavernes

Ouvertes sur le monde,

Faire mystère dépendant de l’évidence.  

Quais en gerbe


Vers l’union des cieux et des terres

Que l’on ne devine que tel un mystère

J’élance mes pas sur les quais

Qui s’étirent d’une lumière à une autre.

Statiques comme chaque seconde,

Ils accompagnent toutes les minutes

Qui s’écoulent comme les larmes

Que l’on retient sans même un sanglot

Dans la gorge de souffles.

De rues en ponts pour couronnes,

Ils offrent leurs repos figés

Comme l’éternité en gerbe apaisante

Pour quelques pas de solitudes

Avant la tromperie de rires et de chants

Comme si rien ne s’écoulait jamais.

Brouillard


Le rideau trop long du ciel s’étale sur la vie,

Filtre la lumière pour en faire son silence

Et marque un arrêt au voyage, se délestant

De ses morts : vivants troubles sans plus être troublants,

Puis il continue de se charger de son retour

D’un mystère à un autre, périple sans aller.

Devenir de mots vagues

Devenir de mots vagues


Devenir de mots vagues, photographie : Boris Sentenac, tous droits réservés.

Devenir de mots vagues, photographie : Boris Sentenac, tous droits réservés.

 

 

Aussi dur qu’un souvenir fatigué et imprégné de l’éclat des nuits,

 

Lit des vagues qui tentent l’oubli par les ordres des lumières

 

Chahutées par la danse invisible et longue de ses sept temps

 

Qui se répètent en illusion d’éternité et que seul le chant des vents

 

Ponctue pour rappeler à la vie et en faire le nécessaire sur les rides,

 

Le fossile découpe en silence l’éphémère interminable des tisseuses d’écumes

 

Pour phrases de marées s’élevant pour se retirer

 

Comme le bonheur des hommes et dont il ne reste

 

Que la mémoire et son écho de tous les mots prononcés

 

En langue morte devenue mystère de son berceau et figé comme un tombeau.

Les arbres soupirent


Le secret est mort étalé comme une étoile, asséché par la lumière tandis que n’avait jamais été entendu par personne que l’haleine de poussière de la lampe de chevet, seul témoin éclairé.

Il est mort exécuté en n’entendant que l’écho de ses bourreaux.

Puis un linceul de nuage s’est effondré sur sa dépouille tirant un rideau de pluie et de fausse pudeur et chacun s’est fait égal au condamné derrière les fenêtres.

Leur ombre par l’âtre parlait d’erreurs et de doutes faisant rire le mystère du secret.

Depuis, élancés vers la lumière, mais retenus par leur terre et giflés par les vents, les arbres soupirent.

Notre père de mort


Tandis que l’eau s’esclaffe en s’écoulant,
La transparence en chacun
Ne peut être qu’en se disant.
Le mystère est une sécheresse
Que seules quelques larmes tentent en vain
De perler comme quelques étoiles
Tandis qu’il devient notre manteau,
Tandis qu’il est froid et souffle toute flamme,
Tandis qu’il est notre père de mort.

Chemin de vie


Photographie : Jean – Michel MELAT – COUHET, tous droits réservés.

 

D’un néant à un autre,
Tes souvenirs et tes projections
Accrochés à ton chemin,
Incrustés sur la cavité de ton temps
Reflétant la lumière aveuglante
Ainsi mystère parlant bonheur
Pour te séduire et te faire voyageur,
Tu ne sais vers quoi tu vas,
Tu ne sais que ce que tu crois.

 

Découvrez le regard de Jean – Michel Melat – couhet :

http://www.j2mc-photographie.fr/

La toilette


la toilette

La toilette (Toulouse – Lautrec)

L’heure est à la rêverie des eaux. Le reflet s’écoule sur la peau faisant flaque de linges et horizon de mur.

 

Tu abandonnes les souillures devenues habitude et mérite de repos au couple de sièges immuables à l’instant car figés en trônes des fatigues d’heures tardives qui ont oubliées le temps.

 

Chaussée de nuit et assise sur tapis de ténèbres comme contraste sur le plancher du répit, ton visage est le charme sans fard d’une douce voix de silence sage et d’un regard en voyage vers les étoiles douces de ton sourire rêveur avant que la réalité ne te prête mots non choisis à propos de l’escalier pour paradis désuets, pour gain de pain quotidien.

 

De ces souillures de toutes les solitudes devenues habitudes, la toilette se finit en perle comme seules larmes de fraîcheur au reflet de tes rêves mystérieux comme ton visage fait beauté de ton présent.

 

A lire, le poème  » Caméléon  » sur le même thème, de Margot Roisin :

Caméléon

Voeu


Comme aucun vacarme, le cri du propos n’en est pas la force. Il n’est que tempête venue du désert du bonheur. Son souffle n’est que transparence de revenants. Il n’engendre que la crainte sans jamais se faire respect.

 

Fermer les yeux n’efface aucun fantôme.

 

Il n’est de spectre que celui de nos faiblesses. A chacun, à chaque communauté, sans rien renier d’essentiel, en ce moment d’espérance comme en tout autre pour chacun, en cette époque charnière pour tous, puisque nul ne sait si la poussière de l’horizon vole par colère ou en sérénité, pour qu’éclate alors la peur des mystères et que les cris deviennent chants, je souhaite la force d’admettre les mots simples à dire de chacun dans sa sincérité comme à entendre dans la tolérance par tous. Je souhaite à tous les mots simples de toutes les vérités.

Matin


Les empreintes de tes rêves deviennent lits de l’oubli.

 

Au réveil, le ciel est comme page blanche de poète.

 

Au loin, des poussières d’oiseaux survolent l’horizon déchiré des matins.

 

La couverture de vapeur enveloppe en mystère la colline.

 

Elle fait face à son reflet d’évidence par la lumière.

 

L’heure se donne par le soleil qu’on croirait injuste comme la chance.

 

Tandis que l’oubli lisse ton visage,

 

Le ciel se charge des larmes et des sourires de la journée.

Le visage du rêve (3)


le visage du rêve 3

(Illustration : Boris Sentenac, droits réservés)

Les larmes nettoient les tempêtes,

L’aube rouge du rêve réveille

Le mystère de la lumière.

.

Le rêve est la dictature

Que tout espoir sans luxure

Habille de grands voiles légers.

.

Le souffle éparpille par miettes

La congère d’ombres des uns

Sur l’éclat de tes jeunes heures.

.

Visage d’étincelles sur songe

La vérité apparaît

Aussi merveilleuse qu’un rêve.

Voir « Le visage du rêve (1) » en cliquant sur le lien suivant

Visage du rêve (1)

Noyade des différences


La mer te raconte ses souvenirs d’horizon qu’elle dit en ressac, confondant son éternité avec l’instant de tes soupirs.

Tandis qu’elle s’étale épuisée de souvenirs qui rident le sable d’espoirs agonisants, le tombeau de joies avortées n’ayant que faire de tes sanglots est frontière entre renoncement et volonté.

Tandis qu’elle recule refusant l’abandon, la fatigue la soumet à nouveau. Elle ne peut, en silence choisi, taire en mystère de flots ton désir d’îles transparentes d’ici.

Tes larmes d’étoiles s’écoulent sur le bassin de sanglots d’une vérité à jamais rendue sourde. Pourtant, à l’instant de la noyade des différences, tu vois le trésor de chaleur faire sa quiétude de l’horizon.

Vogue plutôt que de sombrer dans les paroles submergées puisqu’il te reste à vivre…

Silence


Immobile transparence sur l’oubli du temps, point du néant, vacarme de sommeil, mystère de l’ombre, il est des promesses imperceptibles.

 

Instant de vérité insaisissable, le silence est père malheureux de l’espoir d’une vie de tous les mensonges.

D’été


Midi d’été : vagues d’ombres et de lumières sur les couleurs de la nappe festive. Comme pour évider ta pierre caressée par la brise essoufflée, l’hypnose des nuances de la chaleur et des bouteilles à vider te cache, comme un arbre, ta forêt de pudeur aux zébrures mauves des nuits aux réminiscences salutairement inapaisées de soleil.

Minuit d’été : au rythme vert et improbable d’un désert scintillant de vie en vagues de vent, le mystère de ta vérité t’accompagnera vers le désespoir d’une éternité arrangée qui fera de ton essentiel ta propre perte.

Alors, midi reviendra d’avoir été…