Espoir d’un souvenir


Il y a bien longtemps
Que je ne me suis pas reposé
Au bord de la rivière du ciel
Qui s’écoule du jour fini
Au mystère des distances
Rappelant qu’ici est ailleurs
En un jour passé.

Aujourd’hui ma galaxie
Eclabousse le ciel
De ses étoiles de réverbères
Ne façonnant que le temps nécessaire
Pour un été au bord de la rivière
Plus lointain que l’éclat le plus lointain
Tel un espoir vivace devenant un fantôme de souvenir.

Souvenir d’au revoir


Deux croix sur la coline quittant le village regardaient au loin.

Le chemin de croix oublié offrait son sens aux regards.

Depuis, la fulgurance s’est imposée et plus personne ne les voit

Comme je ne vois plus ce village d’un souvenir d’au revoir.

Matin de silence


Puisqu’il n’a rien à dire,

Le jour s’étire dans ses draps de nuages

Tandis que je reste devant la fenêtre,

Plus que jamais prêt à l’entendre.

Quelques bavardages tiendront son éveil de paresse

Avant que la nuit le soulage

Pour offrir son repos étonné

Par un jour passé comme un trop vieux souvenir.

Souvenir simple


Je me souviens :
L’ombre étirait ses heures
Pour en faire un lit
Sous les draps de la brise
Et les chants d’oiseaux mystérieux
Pour merveilleux rêves.

Nulle peur d’un rien,
Pure abandon du pire,
L’instant chuchotait à la lumière
Les mots sur sa chaleur
Comme si un souvenir naissant, quand il est simple,
Pouvait être éternel.

Signature de l’être


La vie est une apparence sur la mort à venir

Et chaque souvenir est telle goutte d’encre de ta signature.

 

Senteurs, résonances, touchés, apparences, saveurs

 

Imprègnent ton être de sens qu’aucun sens n’a

Même en retour solitaire dans le silence partagé.

Chaud les marrons !


Chaque doigt des terres retenait les billes de l’avenir

Et de cette opulence ne naitra aucune forêt.

L’élan sera de fumée pour signer les rues de l’hiver

Et trois mots pour une chaleur fugace

Ne fera que maigre souvenir d’hiver

Qui nous reviendra à chaque froid à venir.

Devenir de mots vagues

Devenir de mots vagues


Devenir de mots vagues, photographie : Boris Sentenac, tous droits réservés.

Devenir de mots vagues, photographie : Boris Sentenac, tous droits réservés.

 

 

Aussi dur qu’un souvenir fatigué et imprégné de l’éclat des nuits,

 

Lit des vagues qui tentent l’oubli par les ordres des lumières

 

Chahutées par la danse invisible et longue de ses sept temps

 

Qui se répètent en illusion d’éternité et que seul le chant des vents

 

Ponctue pour rappeler à la vie et en faire le nécessaire sur les rides,

 

Le fossile découpe en silence l’éphémère interminable des tisseuses d’écumes

 

Pour phrases de marées s’élevant pour se retirer

 

Comme le bonheur des hommes et dont il ne reste

 

Que la mémoire et son écho de tous les mots prononcés

 

En langue morte devenue mystère de son berceau et figé comme un tombeau.

Rêve sur la plage


Le reflet du rêve s’étale sur la plage
Qui s’endort à chaque seconde
Que chaque grain détermine
Comme chaque souvenir
En ressac de vagues
En éternité
De solitude.

Doux souvenir


Les cigales s’éveillaient en mécanique d’horloger.
Elles semblaient tenir quelques heures du jour sans parvenir à faire barrage.
On parlait d’éternité sur la durée de l’instant, on ne parle plus que de l’instant noyé dans l’océan de l’éternité.
Le temps s’écoule sans jamais découvrir son lit. Il me reste la soif pour langage et un sourire pour saler mon souvenir.

Retombée répétée


Les mots secs s’étalent sur la page blanche que la brise soulève comme pour tenter d’éveiller de la nuit le souvenir sur le devenir.

 

Le temps déposera les eaux de son abandon sur la page gondolée que la poussière recouvrira comme pour tenter de compter les jours du souvenir sur le devenir.

 

L’oubli sera le ruban gris et son nœud sera son seul mot qu’il prononcera comme pour tenter d’étaler sa couverture transparente sur le souvenir sec craqué.

 

Et durant tout ce temps,

Ton silence ne sera

Que mensonge éternel passé.

Retour


Photographie : Boris Sentenac,

tous droits reservés

J’avais juré que je n’y vivrai jamais. Et pourtant…

Mes réminiscences de lumières qui étincelaient depuis mon regard croisant le sien sont éteintes. Le vide habite la ville et n’en fait que vestige.

La bibliothèque de poésie que nous mariions à notre raison d’être pour plein bonheur n’est plus qu’une espérance déchue.

Depuis le port, le mystère de la mer est sans reflet et du haut de sa colline, la basilique a vieilli comme la voix éteinte de nos vœux. Tandis que j’étais la vague qui venait à toi, tu étais celle qui retournait au large. Il n’est pourtant qu’une vague qui s’étend sur son espoir de voyage. Aujourd’hui, même les mouettes sont muettes, le soleil est à d’autres.

Les collines qui s’étendaient derrière notre quartier, devant notre fenêtre, gorgées de leurs mystères, de leurs histoires, ne sont plus qu’aussi chauves que mes souvenirs fossiles. Et leurs pousses basses ne sont que l’ombre d’elles – mêmes.

Notre sanctuaire est tel le postier au sourire bancale : à peine blanc sous ses taches, fatigué et usé comme ses blagues et dont nous nous moquions, certains de ne jamais nous infliger crime de solitude.

Et pourtant, la ville ne semble plus avoir qu’elle – même pour idéal telle femme en lits de rivière sèche. Tu l’avais pleuré au terme de notre dernière visite. Aujourd’hui, l’oubli fait étranger celui qui revient. Tout parait petit tant nous le sommes devenus.

Sur les terrasses des places, il n’est plus de poèmes d’effrois ou de dessein d’avenir. Sur une autre, le serveur des patiences de nos lessives n’offre plus son bonjour et la patronne élancée telle force rigide de branches coiffées de feuilles de nuit n’offre plus sa franchise de larmes et de colères.

Ailleurs nous étions soleil sucré tel le Limoncello que nous recevions pour nos bonsoirs et quelques mots de quartier dans ce bistrot qui regardait l’escalier de tous les départs, comme sa gérante nous racontait la mort de son espoir de mère par le suicide de son avenir en chair. Telle la reconnaissance de son serveur à mon égard, lui étant resté figé dans son quotidien et qui s’étonne du temps passé, tout est obsolète.

La gare ne nous donne plus son bonjour et étire son adieu vers mon retour. Son piano n’est plus en offrande de joie.

Et je passe mon chemin en croisant la rue de nos sourires que nous avons dévorés lorsqu’au soir je t’offrais ta gourmandise d’orgeat pour agrémenter nos heures affamées de bonheur.

La ville n’a plus de sens jusque dans son silence et je ne sais plus quoi lui dire, pas même ma peine ni ma honte. Mon amour brulé s’étouffe de ses cendres sans éteindre l’ardeur sous leurs ombres comme s’il fallait se protéger de la lumière et s’interdire la nôtre. Il ne reste que le vent qui emporte tout sauf la vie à qui il souffle la mort.

J’avais juré que je n’y vivrai jamais et pourtant… Au terme de cette promenade où j’ai croisé tant de fantômes, à l’heure où d’improbables nuages vont s’effondrer, comme nous, et ne vont rien laver, comme nous, je sais bien maintenant qu’il ne faut jurer de rien. Et parce que dire revient à faire vivre, mes seuls mots sont que je t’aime encore.

Paroles de lune


La lune s’était étalée sur la vallée.

Quel feu pouvait en avoir fait de telles cendres froides dont le soleil se moquait par son matin, avant qu’elle ne soit en larmes souillées de nos souliers ?

Rare neige en mots de calendrier, elle exprimait l’irréel en s’étalant sur la terre comme en son ciel.

Puis, elle a fondu comme son langage de cet instant et s’est écoulée, comme nous en notre jardin, en banal souvenir réel.

La vie par la parole


Autour, les vagues
Parlent dans tous les sens.

Tu ne vois plus la plage
Et la brise dans ta voile

N’agrippe pas son souvenir
Tandis que l’horizon, lui,

Reste muet et ta raison
Ne peut rien dire d’autre

Que toutes tes secondes,
Passées et à venir,

Sont moins nombreuses
Que toutes les danseuses

Qui dirigent la farandole
De ton voyage.

Tu sais qu’il y a des étoiles
Que tu ne connais pas

Et tu ne sais pas, s’il en est un,
Leur langage blafard.

Tu continues de te méfier
Des reflets sur l’eau

Et des poissons brillants de soleil
Sur leurs écailles de nuages.

Gouffre évident d’oubli,
Et mystère navigable :

Ta vie par la parole
Ne cesse de voguer

En désert de vagues
Sous carte intouchable.

Souvenir à assassiner


Le regard aguerri par la vie est comme un fusil dressé vers la poussière de la paix. Il tire en silence dans le fracas de l’ignorance. Les rêves livides filent alors dans l’oubli d’un souvenir à venir, dans l’ombre du secret trahi : dans la lumière du déni de l’enfance.
Le malheur est le mépris de l’heure dans son uniforme sonore de trois mille six cents virgules grises, lues et qui se répètent inlassablement au crépuscule du rêve pourtant retenu.

Mourir de souvenir (furtif)


Se laisser devenir un souvenir,
En dépit et par ailleurs de vivre,
Revient ainsi à se laisser mourir.

Soleil d’un jour, le même chaque jour,
Comme femme de l’instant pour le néant,
Monnayée en sourires et flatteries,

Et sans avoir rien d’autre à lui donner
Que ce qu’on a à lui prendre en l’instant,
Redoutant la déception d’un refus,

Plutôt que de ne succomber qu’aux corps
Qui ne promettent la sagesse des mots,
Aveugle à son regard sur l’horizon

Qui ne dit rien de cet instant furtif
Négocié en répétitions bourgeoises,
Tu méprises ce qu’il est à vivre.

Demain la lumière d’un autre soleil,
Et que tu ne vivras que paupières closes,
Fera de l’oubli ton identité.

Tu deviendras alors un souvenir
Fait d’insultes et de mystères bien déçus
Qui alors nous aura laissé mourir.

En furtif néant


Dans la pénombre pudique,

Chaque coup de rein éclaire,

Trop souvent les yeux fermés,

L’éternité de l’instant.

 

Et quand enfin le long rideau

De la chambre est tiré,

Le tout jeune souvenir

Eteint l’instant d’éternité.

Piano


Les notes graves de la pensée accompagnent les notes légères à peine jouées qui s’élevent déjà comme un écho que seule la subtilité du frappé en fait larme.

Dans la gare, l’arrivée de l’escalator à la hauteur du piano est le début du voyage qui va s’étaler, transparent comme déjà fini, sur la vitre et s’étirer comme retenant l’être qui, en émotion furtive, confondra la nostalgie avec l’espoir.

L’oubli fera de l’instant la réminiscence étendue et floue comme l’horizon vers lequel le train emportera son voyageur.

Nul souvenir encore. Il reste à bâtir sur l’émotion du piano.

Entre deux mondes


La mer dépose sans cesse les reflets des jours passés.

 

Poussière blonde pour frontière de l’origine qui agonise éternellement sur le devenir déjà mature du haut de l’âge de ses falaises.

 

Tout en dérobant quelques perles salées, le vent les unis.

 

Salué par les vagues et quelques vagues d’innombrables tiges d’espérances vertes où s’attardent quelques nuages de laine faisant bombance, il voyage sans cesse en transparence fouettant tous les masques des regards qui ne voient que leur monde et hument le souvenir d’un autre pour faire leur langage myope de savoir et lucide de croyances.

L’essentielle unité


Photographie "Before the rain" J2MC, droits réservés

Photographie « Before the rain » J2MC, droits réservés

 

Vagues éternelles sur vagues figées et rongées, comme la lumière et l’ombre, tel un foyer au regard lancé vers la ligne de l’union quotidienne de l’origine, trop lointaine pour converser, l’horizon est l’inaccessible raconté par le vent qui se fait parfois lit de nuage comme silence de sommeil tourmenté.

 

Les fenêtres se jettent sur une terrasse aux colonnes, chacune en garde – à – vous, pour l’honneur de quelques uns qui font face à l’honneur, de tous, oubliés.

 

Pourtant, même par luxe, le regard se fait comme l’expression d’un lointain souvenir, la jetée de la pêche à l’essentielle unité.

 

N’hésitez pas à consulter le site du photographe J2MC

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Nuages verts


 

Photographie : "oakley plantation" J2MC, droits réservés

Photographie : « oakley plantation » J2MC, droits réservés

Nous demandant vers où, oui nous serons y répondre à la sortie du chemin qui s’étire en majuscule droite et couchée sous l’éponge de l’éclat soufflant la voyelle en son point.

 

Noble salutation offerte par l’ombre en ponctuation comme autant de baise – mains faisant de la lumière brute, éblouissante ou éclairante, légère ou écrasante, un savoir poli.

 

Le souvenir des nuages verts du devenir sera alors l’affirmation par la caresse ou la gifle devenue verbe sur le monde comme tous les poèmes couchés sur leurs feuilles.

 

N’hésitez pas à consulter le site du photographe J2MC

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Il nous restera ça


Photo : Boris Sentenac, droits réservés

Photo : Boris Sentenac, droits réservés

Les étoiles de la ville

S’étirent silencieuses

Et sont comme engourdies

Sur les rides mystérieuses

De la couverture des espoirs

D’horizons manqués.

Et quand les mots s’échouent

Sur le souvenir du départ

Et de son soleil de certitudes

Lui-même parti du port,

.

Il nous restera ça.

.

Ciel de suie

Comme vieux papier mâché

Sorti du coffre de l’enfance

Gardé par la poussière

En dernier rempart,

A l’ombre improbable

Des larmes d’étoiles

Evaporées en timide dignité

Par la lumière prétentieuse des hommes

Sur toutes les prières.

Le visage du rêve (2)


le visage du rêve 2

(Illustration : Boris Sentenac, droits réservés)

Les poussières de nuit s’étalent sur le tapis des rêves, éclairées par les étoiles, et rient de leur distances par nuances étalées.

Par quel vent asséché se devine en ces mystères la mort frottée sur le tapis blanc du rêve ?

Ton sourire à l’horizon fait l’expression du mensonge aux doutes criant de toutes les vérités.

Identité aspirée, fantôme tel devenir souhaité de Pinocchio, l’éclat lointain éclaire ta survie du possible.

Chant figé dans la glace du chaos comme une pierre crie l’éternité, le piège du rêve est le souvenir opaque de l’origine.

La force du visage de ton amour est le reflet des étoiles.

Voir « Le visage du rêve (1) »  en cliquant sur le lien suivant https://borissentenac.wordpress.com/2015/08/26/visage-du-reve-1/

Couleur de brume


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Photo Boris Sentenac, tous droits réservés

Rêves amarrés comme sentinelles endormies des eaux, ils n’ont su garder les couleurs. Le dernier éclat de lumière qui se glisse dans les draps à peine froissés du port les a absorbé.

Les paroles de la ville caressent l’abandon en s’enfonçant inaudibles au profit inutile des mouettes soumises au démon de vapeur qui se réveille.

Ce soir, le dernier rayon sera blanc et diffus tel l’ennui et le dédain qui se promènent tandis que les nuances délaissées ont déjà trouvé refuge dans ton regard.

Le voyage commence alors. Furtif ouvrant sur l’éternel, le souvenir se fige sur l’espoir de la transparence commune devenue notre trésor de brume.

D’hier et de demain


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Photographies : Boris Sentenac, droits réservés

La chapelle, gardée par quelques cyprès : fidèles flèches figées vers l’éternité, apparaît comme secret d’un souvenir vivant pareil aux murmures des prières désertées. Sa perspective telle une caresse sur les collines s’abandonnant à la mer séductrice de la lumière vouée à sa noyade nous dicte notre espoir.

Mensonge furtif de sérénité sur l’abandon tenace et obligé de l’enfant aux cris silencieux de sa mort inaccomplie, retour en bénédiction bleue sur la vérité de l’inexistence de l’horizon. Mer contre terre, jour contre lueurs, joies et peurs s’étalent autour de l’instant que nous gardaient les innombrables et centenaires suves pareils à une armée en campagne sur la misère fructueuse comme la raison bien pensante sur nos sourires, restés simples et essentiels, habillés d’hier et de demain.