Chemin du réel


Rouler sur un rêve allongé pour arriver au réel

Là où la nuit goudronnée bute sur un muret

Et derrière, le sable s’agrippe aux mains du vent

Pour le franchir et s’étaler en nuance de frontière

Tandis que le ressac lisse le tapis de son baiser

Devant son appel mouillé de son désir

D’aller vers les jours inconnus qui non pour mon regard

Que l’espoir de réel et le réel d’irréel.

Souvenir d’au revoir


Deux croix sur la coline quittant le village regardaient au loin.

Le chemin de croix oublié offrait son sens aux regards.

Depuis, la fulgurance s’est imposée et plus personne ne les voit

Comme je ne vois plus ce village d’un souvenir d’au revoir.

Fenêtre sur voile


Le ciel s’offre en présents et en reflets sur le monde :
La fraîcheur de l’eau d’un printemps,
Le rêve du jour ou bien
L’espoir scintillant des étoiles.

Un voile tiré sur la fenêtre fait brouillard des regards et rien sauf le vent transparent n’offre ton sourire au monde.

En dévoreur de lumière tu ne renvoies que l’ombre de ton être et le vent lui même s’en moque.

Ton voile est une pudeur,
Ta pudeur est une peur,
Ta peur fait ta colère.

Ton rideau ne te permet que de maudire le monde que tu devines sans le voir et qui te manque tant pourtant.

Faux malheureux, tire ton voile, ouvre ta fenêtre et offre autant que tu profites de la lumière. Alors tu seras simplement fort et aimant.

Les mots dits


Le silence à chaque pas

Sur le chemin de l’ombre

Que n’entrevoit le regard du jour

Que lorsque sa fatigue froide

Ecrase la poussière des siècles

S’offre comme le silence

De chaque mots dits.

Le monde, du vent


La lumière témoin étale son affiche sur les murs silencieux.

Elle les a recouverts jusqu’à ce que la fatigue l’ait déchiré pour l’appétit de l’ombre.

Puis sourdes au monde, les mains certaines, se sont offertes leur banquet.

Depuis, le vent se nourrit de miettes, poussières entre nos murs silencieux.

 

La colère d’une fenêtre s’est répandue sur les bavardages des murs silencieux.

Elle les a frappés jusqu’à ce que sa fatigue se soit étendue sur le lit du vent.

Puis aveugle du lieu, une main ferme, lui a offert le reflet de son regard.

Depuis, le vent gémit en se heurtant sur nos murs restés silencieux.

Quand elle marche


Dans l’ensemble de ses pas,
Comme autant de gouttes de pluies
Venues de son regard qui se balance
Au-grés de son seul vent
Et dans cette signature
De son furtif passage
En une banalité de trottoir,
Elle croit en son silence déposé
En ne pouvant croire qu’en son ombre transparente.

Simplicité


Alors que la fenêtre ouverte me montre le monde qui s’éveille tandis que la nuit s’écoule et se réchauffe en mon café, un moineau plonge en mon lac de lumière.

Je lui offre quelques mots de bienvenue sur un ton amusé, il me répond en ses mots de regard d’audace.

Je lui offre quelques miettes du pain de la veille qui a nourri mon matin et qui nourri son instant que seule ponctue la nuit dès lors endormie pour tous.

L’espoir ne semble pas faire ses jours, il me démontre du bout de son bec la simplicité du besoin puis s’en va.

Midi des hommes


Derrière le rideau élégant du rêve éclatant

Les ténèbres d’hier scrutent le fruit de notre étoile.

Tinte au midi des hommes, comme pour me désigner,

La tour des heures, des prières et des pénitents.

Caché tel un écho derrière les hauts murs des voiles,

Du regard, je dévore le sucre sans barguigner.

Des hauteurs


Photo Des Hauteurs

Photographie : Des hauteurs, Boris Sentenac, 2018 – Tous droits réservés

 

Réceptacle de poussière,
Les vents ne gonfleront rien de la façade lisse,
Ne feront aucune farine.
Même en clocher arrogant et muet
Aux vitres sombres de foi
Qui s’élèvent vers l’inaccessible ciel
Et lance son regard aux alentours
De toutes les fenêtres,
Qui, même au sein de leurs murs,
Retiennent leurs témoignages
De rires et de larmes sans écho,
Comme ce clocher arrogant et muet
Qui ne s’élève en témoin que des reflets.
En dépit de la différence de leurs natures,
Les silences ont tout de secret
Et rien de mystérieux.
Parlant tous de la réussite
Des vitres terreuses,
Toutes les lucarnes de tous les murs
Les regardent en murmurant à peine
Tous les échecs.

Savant en croyance


Perdu et enfermé au milieu des hauts pics froids
L’œil de la terre tel cyclope,
Impassible, sombre et froid,
Regarde les cieux en son silence
Laissant les mots pour le vent.

Plus bas, en ponctuation de prairie,
Un peuplier se tient au garde à vous
Devant les souvenirs des montagnes
Fuyant vers la promesse de l’horizon
De mers encore lointaines.

Droit sur sa terre, planté vers le ciel
Comme une plume sur sa page en guise de ciel
Il semble orchestrer le chant des oiseaux
Qui racontent en chants ce que nul pourtant ne peut dire
Et les rires des rivières qui se moquent des rochers

Qu’elles caressent en mémoires froides
Courant au rythme des mots éphémères
Et alors inaudibles, venus de tous les vents
Formant croyance aveugle de tous les savoirs
De l’endroit et de l’instant.

L’arbre en veines complexes d’hiver,
Aveugle du haut regard comme du trait d’horizon
Se fait autorité de posture en bavardages perdus
Comme soufflés des monts et des flots,
Parlant alors tel le ressac en silence perdu de miroir de nuages.

Ce qu’il sait n’est pas ce qu’il est,
Il est ce qu’il ne croît pas être
Il tend à être ce qu’il ne sera jamais,
Et n’ayant que trop peur de n’être rien
Il parle de tout comme si de rien n’était.

Regard sur le temps


Ma lucarne figée comme la saison scrute l’âge de l’abandon, le temps des promesses, la moitié de vie répétée.

Au loin, au-dessus des toitures présentant leur profil en parallélogramme de leur cadre régulier, l’hiver peigne les arbres et s’enfile dans les flammes froides des peupliers, tandis qu’auprès de tous les souvenirs élancés de feuilles, conversant sur le vent, s’égoutte le ciel de ses larmes.

La transparence des veines jusqu’à l’origine fera la couleur du printemps tombant en lumière pour l’heure grise, comme le silence sur fouillis de branches sombres de patience comblée de mots bruyants pour tous et brillants que pour soi, même pour toi.

Regard embué


Sur la vitre embuée, l’arbre d’eau dessine ses limites en traits d’hésitation découpant, en opulence dégoulinante, la certitude fine et statique.

Aucune feuille n’est à voir devant le choc thermique éphémère qui raconte le jardin qu’il occulte comme les pleurs d’un enfant. La transparence est nue comme tout regard embué.

Rappel vivant à l’ultime


Ce matin, loin des océans, une mer de silence, blanche et froide comme la mort s’est étalée sous ma lucarne.

Quelques oiseaux y ont laissé leurs empreintes chantantes noires et chaudes comme des étoiles, rassurant mon regard.

Alternance salvatrice


Au bout de la branche de nuage, la feuille de lumière s’effondre chaque jour. Puis la lumière se fait plurielle et givre.

 

Comme la poésie, elle tente de signifier en chacun plutôt que de signifier à chacun.

 

L’alternance n’est qu’en regard d’insomniaque, par peur de ne plus voir que la lumière ou l’éclat scintillant des nuits qui signifierait la cécité sur soi traversant le monde ensommeillé de tout notre temps.

Du train


 

Du train, Boris Sentenac, tous droits réservés.

Du train, Boris Sentenac, tous droits réservés.

 

Cadre immobile du regard aussi solide que la réalité,

Fenêtre sur le temps défilant dans l’espace,

 

Dehors,

Comme inutile : n’ayant plus d’autre mot que la seconde,

Le lieu s’étire et se déforme

Comme mots jetés aussitôt qu’ils sont dits.

Regard d’éclaircie


Lac de ciel aux bordures de lumière et d’ombre,

Lac d’un souffle figé comme un souvenir aux bordures d’eau.

 

Horloge sans aiguilles, elles se sont envolées et

S’érigent et se croisent, ailleurs comme éphémères traits de craie.

 

Monocle entre regard et invisible

Comme le temps, silencieux, imperturbable à toutes peurs

 

Que les prières murmurées des horloges suscitent,

Il semble lucarne de rêves dans de longs draps de nuages

 

Comme sur le vaste monde, on regarde le même ciel,

Glissant en voyages des vents, Sans jamais rien voir de pareil.

Regard étoilé


Loin de son regard, derrière les murs de lâcheté et de trésors à bonne heure, bourdonne la moquerie sur celui qui, la nuit, marche le nez en l’air.

 

Au dehors, la faiblesse pousse à se taire et écrase les regards de tous vers leur destinée finale. Ils sont illuminés, blafards comme aveuglément blasés, par les éclats outranciers des villes faisant chants de sirènes.

 

La croyance en l’abondance a façonné le progrès en langage d’avenir. Au présent, confondant le plaisir avec le bonheur comme ébloui par les couleurs aguicheuses, l’opulence se dit avec le manque.

 

N’ayant que faire des moqueries lumineuses, celui qui a le nez en l’air ne s’enrhume pas de rêves. Il lit le silence noble de l’espoir et respire la vie.

 

Quant aux autres, savent – ils déchiffrer les étoiles comme ils savent lire les enseignes ? Et, durant un instant, furtivement, enfin seuls, comme un peu honteux de n’être que d’un monde et délaissant alors les tubes des voix dictées, pourquoi certains parmi ceux – là s’offrent – ils, en suivant la voie lactée du regard, une larme en guise d’étoile filante ?

Regard de l’espoir


Regard de l'espoir. Calligramme : Boris Sentenac, droits réservés

Regard de l’espoir. Calligramme : Boris Sentenac, droits réservés

 

Sous le phare de la nuit, miroir d’un autre jour,

 

L’horizon, en vague figée découpant le possible de l’impossible, raconte allongé le mystère des vagues dont il a surgit, sous ses vêtements en espoir vivant sur le temps des pudeurs des terres d’où naît l’essentiel des mers,

 

Le subterfuge de feuille, réceptacle de poussière de nuit, de paroles piquantes en vase d’or sur tige en lien de tous et tige de tous les liens,

 

Ici sur le belvédère des étoiles, regarde

 

Le chemin du maigre paradis menant à la

 

Tromperie des saisons et des heures façonnant présentablement l’idée du monde,

 

Tandis que le bavard cultive le jardin du nécessaire au sens des bons maux.

 

Ainsi, l’empreinte du lieu n’est que le jouet des brises.

Regard lumineux


Nul ne peut regarder le soleil en face.

Nul ne le peut et tout le monde le sait.

Celui qui regarde le soleil

Comme on se regarde franchement,

N’est autre qu’un trompeur de la vérité.

Il la défie pensant, aveuglé,

Que tout l’univers n’y voit que du feu.

 

Pourtant, tout le monde sait qu’ainsi

C’est toi qui ne vois rien

Et que tu ne peux qu’imaginer.

Tu confonds, toujours aveuglé,

Savoir et croyances.

Au final, c’est ta croyance

Qui devient aveuglante.

 

Mais la vérité ne se pervertie pas.

Tu n’as pas les yeux de l’aigle

Et face à ton désastre de prétention

Et de peur du regard des autres sur toi,

La lumière ne te donne aucune grâce

Et ne te rend aucune dignité

Et tu grimaces à la lumière avec un sourire de mensonge.

 

Toute lumière fait de l’ombre

Et tu fais silence de la tienne

En te la justifiant sur la bêtise du monde

Que tu incarnes pourtant

En ridicule incohérence

De celui qui a le plus besoin de tolérance

Et qui en donne le moins.

 

Même le coq qui te ressemble,

N’ose défier l’éclat tant il sait

Qu’il n’est pas à sa hauteur

En dépit de ses fastueuses couleurs.

Il te reste, comme espoir de marins,

A comprendre les étoiles…

L’essentielle unité


Photographie "Before the rain" J2MC, droits réservés

Photographie « Before the rain » J2MC, droits réservés

 

Vagues éternelles sur vagues figées et rongées, comme la lumière et l’ombre, tel un foyer au regard lancé vers la ligne de l’union quotidienne de l’origine, trop lointaine pour converser, l’horizon est l’inaccessible raconté par le vent qui se fait parfois lit de nuage comme silence de sommeil tourmenté.

 

Les fenêtres se jettent sur une terrasse aux colonnes, chacune en garde – à – vous, pour l’honneur de quelques uns qui font face à l’honneur, de tous, oubliés.

 

Pourtant, même par luxe, le regard se fait comme l’expression d’un lointain souvenir, la jetée de la pêche à l’essentielle unité.

 

N’hésitez pas à consulter le site du photographe J2MC

à l'affût...

Monte !


Ne deviens pas ton propre menteur pour faire de toi un mentor.

 

Aucune tempête ne peut souffler l’éclat scintillant des étoiles.

 

Aucune canicule de basses terres n’évapore le trésor simple de reflets de soleil caché comme gloire d’ascension de montagne.

 

Là – haut, le cri de ton regard sur le monde n’éveillera aucun écho.

 

Le silence de ton regard qui s’écoulera sur ta joue te rappellera à la simplicité de la perle des terres secrètes mère de nuages de toutes les mers caressant les terres et qui toujours, pour toutes les mains, s’offre et s’échappe.

 

Monte !

Regard de l’éternité


Photo : Boris Sentenac, tous droits réservés

Photo : Boris Sentenac, tous droits réservés

(Texte: « Le temps est un joueur avide qui gagne sans tricher à tout coup c’est la loi ! » Les fleurs du mal, l’Horloge – Charles Baudelaire)

Photo : Boris Sentenac, tous droits réservés

Photo : Boris Sentenac, tous droits réservés

Photo : Boris Sentenac, tous droits réservés

Photo : Boris Sentenac, tous droits réservés

Le futur est déjà le passé en illusion de présent.

Un instant comme un sourire


photo Delphine Rupp

photo Delphine Rupp

En virgule des jours, au bout de tous les pas, dans un silence de regard, dans la caresse du voyage de l’invisible en partance pour un autre intouchable, nous voici, pour quelques repos de passages et en tous temps du monde, sous quelques faiseurs d’ombres qui s’extasient du reflet éventé des cieux.

En poésie de l’instant, et tout comme elle, l’inutile devient fondamental.

Souvenirs en lit de rêves


Berceau d’étoiles aux branches invisibles

Plongées dans un seau de survie

En guise de magasin sur un trottoir

Caressé par le dieu des mimosas

Dans sa douceur hivernale et prometteuse

Des couleurs du printemps à venir,

 

Furtif parfum en rire de lumière

Courant en joie comme un enfant

Transparent aux rides faisant couronne

Du regard de leur gardienne qui se sert

De la magie de l’éclat fleuri

Sans plus croire à son langage,

 

La poésie n’est cependant pas bourgeoise.

Elle est la noblesse d’être du temps

Avec la lumière de tous les instants.

Le passant dédaigne le rire,

La marchande s’expose au silence

De larmes sèches arrachées par tous les vents.

 

Pour tous, habillés de nuit,

En sérieuse hiérarchie d’austérité,

C’est une opportunité simple

Au demeurant naïve et manquée

Comme une honte de souvenirs

En paisible lit de rêves pourtant éternels.

Percée


Photo : Margot Roisin (droits réservés)

Photo : Margot Roisin (droits réservés)

 

Voyageuses fantomatiques, au souffle, les vapeurs racontent en de lentes danses leurs secrets de couleurs dévorées.

 

En un regard, le silence impose sa menace et sa peur d’amours défendues.

 

Percée, aveuglée de lumières comme autant de bavardages inutiles, nous t’offrons nos sourires carmins pour grimaces de rides étrangères.

 

Alors, notre terre s’endort sur le lit de l’horizon. Rêves linéaires de lendemain, l’heure est à l’apaisement d’hier

 

Photo extraite du blog :

https://regardsdicietdailleurs.wordpress.com/

Dernier regard


Couché de soleil qui s’étale au-delà de ta fenêtre et qui feutre sur tes murs les martagons narguant béat ton amour perdu dans le désert de leur poudre de nuit.

De ce charbon d’amour, le silence de l’éclat rouge de fatigue comme dernier regard sur les ombres triomphantes, écrase les paupières. Aucun vent d’étoile pourtant ne souffle cette poussière dans les yeux qu’emporte une larme d’adieu.