Les murs d’un monde


Éclairés par mon lampadaire
Ou par le phare des jours,
Les murs qui voyagent
Des secondes vers les instants suivants
En scrutant les nuages de ma fenêtre
Et mes vers sur leur mur de papier,
Me protegeant de tous les temps
Offrent leur empreinte du temps
Pour parler de l’ignorance
D’hier que je ne connais pas
Et pour partage,
J’offre à mon tour mes rides et mon silence
Qu’ils garderont en eux, plus profond qu’un mystère,
Tel un oubli qu’on ne sait pas,
Pareil au monde que je croise
Et qui marque mon corps
Sans savoir ce qu’il est.

Le monde, du vent


La lumière témoin étale son affiche sur les murs silencieux.

Elle les a recouverts jusqu’à ce que la fatigue l’ait déchiré pour l’appétit de l’ombre.

Puis sourdes au monde, les mains certaines, se sont offertes leur banquet.

Depuis, le vent se nourrit de miettes, poussières entre nos murs silencieux.

 

La colère d’une fenêtre s’est répandue sur les bavardages des murs silencieux.

Elle les a frappés jusqu’à ce que sa fatigue se soit étendue sur le lit du vent.

Puis aveugle du lieu, une main ferme, lui a offert le reflet de son regard.

Depuis, le vent gémit en se heurtant sur nos murs restés silencieux.

Crépuscule


Caché dans une rue, le soleil envoie son dernier éclat sur la façade qui me fait face. Il salue par sa lumière les secrets avant que s’endorme la poussière sur son lit chaud de bitume.

Les fenêtres savent le monde maintenant et seuls quelques insomniaques qui tiendront compagnie à leur transparence continueront de regarder le ciel parsemé d’espoirs mystérieux.

Leurs silences sont leurs lumières. Le peu qu’ils donnent n’éveille les ombres des souvenirs des murs et chacun désigne un chemin à arpenter jusqu’au jour.

De la robe des fondations


 

En dépit des discours,

Décorum de murs inégaux

Alors enfin érigés et

Honteux de la robe de boue

Des fondations essentielles

De notre être,

 

Quand le sourire trahit

La corde de retenue

Enroulée autour des hanches

Tandis que le corps

Est poussé sur les épaules

Par les mains du mensonge,

 

Quand le regard trahit

Les roches de retenue

Amassées au devant des cris

Tandis que leurs flots

Pousse la faiblesse des jointures minérales

Par les mains de la colère,

 

Quand tour à tour

Nous sommes

La retenue et la force,

Dans le silence, il me semble que

La trahison inconsciente apparaît

D’être déjà ce que nous serons.

Des bruits (3)


Les jeunes avec les jeunes !

Les vieux avec les vieux !

Les riches avec les riches !

Les pauvres avec les pauvres !

Les noirs avec les noirs !

Les blancs avec les blancs !

Les homosexuels avec les homosexuels !

Les hétérosexuels avec les hétérosexuels !

Les fous avec les fous !

Les malades avec les malades !

Les hommes avec les hommes !

Les femmes avec les femmes !

Et maintenant que chacun est bien au chaud

Dans sa case à choix multiple, coffre de ses secrets,

Parlons du vivre ensemble avec,  pour maître mot,

La tolérance (acceptation par défaut de la différence).

Revendiquons par pluie d’images et de bon sens

A faire frémir toute intelligence.

Nourrissons nos propres images respectives et individuelles,

Derrière nos portes verrouillées et nos lumières blafardes d’écrans

En guise de courage et de gloire.

Passons de fenêtres en murs

Pour crier le silence du virtuel de nos vérités assénées

Et détourner alors, dénués de sens,

A l’exception de nos peurs enfouies,

Tous les regards quotidiens

Vers le mensonge de nos chants de sirènes.