La vieille femme


Chaque matin, toujours devant la même vitrine de gourmandises,

Ecrasant le reflet du vernis de la pluie, appuyée sur sa canne comme devant porter le poid de l’oubli,

Dans son manteau rouge bordé de son écharpe blanche,

Flamme dont on ne sait si elle dit d’elle l’aube de l’heure ou le crépuscule de tous ses instants,

La vieille femme chantonne cherchant dieu,

Comme tous mais en silence, on cherche son enfance.

Sourire à la solitude


L’habitude s’est endormie
Dans les draps plats
Que mes rêves vont élever en collines
Me faisant dieu de néant.
Singeant l’absolu :
Ici au pied du relief
Comme au col où souffle mon sommeil,
Il reste que je ne suis pas
Ici et ailleurs à la fois.
Accroché à mes lèvres,
Puis s’étalant à son tour,
L’oubli s’endort
Dans les bras de cette compagne
Et c’est ainsi qu’il est agréable
De sourire à la solitude.

Espoirs


Le phare qui dénoue dans la nuit

Son nœud éternel de lumière

Pare à la mort comme en son temps

Dieu en ultime éternuement

A craché ainsi toute sa vie

En postillons de rêves d’étoiles.

 

Tandis que la réalité

Est inondée d’une lumière qui

Eclabousse bien péniblement

Le plus grand de tous les mystères,

La vérité est éclairée

De la beauté de chaque espoir.

Souvenirs en lit de rêves


Berceau d’étoiles aux branches invisibles

Plongées dans un seau de survie

En guise de magasin sur un trottoir

Caressé par le dieu des mimosas

Dans sa douceur hivernale et prometteuse

Des couleurs du printemps à venir,

 

Furtif parfum en rire de lumière

Courant en joie comme un enfant

Transparent aux rides faisant couronne

Du regard de leur gardienne qui se sert

De la magie de l’éclat fleuri

Sans plus croire à son langage,

 

La poésie n’est cependant pas bourgeoise.

Elle est la noblesse d’être du temps

Avec la lumière de tous les instants.

Le passant dédaigne le rire,

La marchande s’expose au silence

De larmes sèches arrachées par tous les vents.

 

Pour tous, habillés de nuit,

En sérieuse hiérarchie d’austérité,

C’est une opportunité simple

Au demeurant naïve et manquée

Comme une honte de souvenirs

En paisible lit de rêves pourtant éternels.

Evolution


Soleil tu bouleverses les ténèbres. Ainsi, tel un dieu tu es une possibilité passée juste en cours d’évolution. Tel un homme tu t’épuises jusqu’à ta déchéance.

En fruit de lumière et de chaleur, éclatant de couleurs promises mures en espoir de larmes avant de nous parer inévitablement de fatigue, comme l’astre est lumière, en miroir aux alouettes, on se fait sucre par préférence illusoire comme la promenade de l’ombre sur l’éternité.

Rien n’est irréel sauf la vérité qui, furtive et multiple, bien que nécessaire dans ses mystères, se fait mensongère.