En train


Tandis que les rails remontent vers mon départ
Un reflet de l’instant éclairant ma patience s’immisce
Comme une trainée d’étoiles sur le ciel blanc de neige
Retenant la poussière des astres
Qu’il rendra, peut-être, ce soir.
Les champs s’étirent vers l’horizon dévoré
Et je ne peux qu’étirer mes jambes
Pour occuper ma patience.
La fulgurance est un leurre
Qui ne peut rivaliser avec tous les éclats.

Valeurs d’éclats


Comme chinant son espoir dans les étoiles, la lune s’est perdue. La voici cherchant son chemin en suivant les nuages. Se rassemblant, ils bavardent sur l’intruse puis en nuées, s’effondrent de leur fierté tandis que plus haut, silencieuse, la lumière s’est emparée de sa monnaie.

Sous l’ombre blanchie


En reflet d’évidence et d’impatience,
Tel paon qui déploierait sa vérité
Sur sa page de poussière d’été
Et tournoierait pour inscrire son monde
Finissant en boue à bonne saison,
Tu n’as vu que de trop belles couleurs
En effet d’éclats que tu sais pourtant
Et tu as glissé en l’ombre blanchie :
Déguisement du confort des envies,
Sans plus lire finement la lumière.

Rue de la mémoire


Chaque goutte de pluie est comme une fraction d’éternité qui s’étale sur le trottoir de la mémoire.

La rigole s’abreuve de l’oubli tandis que le bitume brille pour mes pas destinés à trouver autre lumière que celle de sa rue.

En corbeau de prairie je chasse, immuable et sans distinction, les nombreux pigeons et les rares colombes.

Et dans les égouts, mon enfance rit encore en sautant dans quelques flaques d’erreurs englouties.

De l’eau et de la lumière il me reste en poche quelques mots gentils pour quelques soleils en verres.

Je sais la banalité qu’hier n’est plus et que rien n’est certain pour demain sinon que l’espoir d’un éclat encore obscur.

Rien n’est grave puisque tout peut l’être et puisque savoir ne suffit pas, puisque rien n’existe sans son contraire,

En traversant la rue, chaque goutte de pluie est comme une fraction d’étoile qui s’étale sur le trottoir de la mémoire.

Hommes d’hiver


La lumière étale ses métaux précieux sur les plus hautes vitres, comme s’il s’agissait de son unique parole à l’instant froid fait de couleurs engourdies.

Maigre excès furtif irréel sur la réalité qui compose la seconde froide d’ici venue des chaleurs de si loin.

Puis, dans ma course vers ce que j’aurai oublié demain, il n’y a plus que l’hiver qui ressemble aux hommes.

En commerce monnayé d’empathie, ils s’expriment en mots de caresses, pour prétextes à l’expression des suivants piquants.

En dépit des lumières qu’ils projettent, ils font un monde qui n’assume pas et s’effraie même de la responsabilité de ses propos à tenir.

Ils les savent fondamentalement en dépit du déguisement des flatteries. Ils savent qu’ils sont criminels sans prévenance. La voix dit ce qu’elle ne veut pas entendre. Mauvais chant, on ne danse jamais en ce bal masqué.

En dépit de l’éclat de leur sourire, irréprochable comme une excuse, trop d’hommes sont fait d’hiver.

Banalité de l’extraordinaire


Marbre des dieux, veiné de la couleur
Alliant le défi de la limite
Du regard et la lumière aveuglant
La vérité des ténèbres qui n’ont
Pour trésors que des perles d’éclats.

Lumières


aurore boréale

 

Incomparables lumières, et pourtant…

 

Les feux des villes sont visibles dans les ténèbres sans jamais les éclairer. Le feu des hommes est sans la poésie jetée du soleil en foulard boréal qui couronne notre berceau. Danse apaisante, toujours verte et constante ici comme là – haut, confrontée aux lumières de l’humanité, statiques et circulantes ici, elles ne sont justes que statiques vue du ciel.

 

Lumière irrégulière dans l’éternité, en symbole d’union des mystères célestes contre lumière régulière des horloges en nécessité sur les ombres des coins de rues et qui n’empêche en rien le feu criminel qui détonne au nom d’un dieu si improbable ainsi d’éclats. Aucune lumière ne devrait engendrer un tout pour en faire quelques caprices.

 

L’électricité n’a pas la force de la folie. La lueur de l’espoir s’abandonne à mesure de jugement hiérarchisant les mots poussant mon poème à hiérarchiser les lumières : expression en éclat furtif de canons ou d’idées et en persuasion du meilleur de chacun de tous les hommes, en paradoxes et contradictions à les entendre toutes.

Un murmure du savoir


Au crépuscule des bruits, l’espoir de ma vérité

Se dépose lentement sur ma couche encore froide.

Les éclats des débris de vie seront les poèmes

Et, sous les éclats des débris de nuit,

La légende aux yeux clos en est déjà la source.

A l’aube des bruits, quand les rêves liés

A ma réalité se font fantômes,

Reste, essentiel et mystérieux,

Un murmure de la quête honnête du savoir.