Soir d’hiver


Le ciel est un mouchoir
Sur la fatigue des jours
Retenus par aucun bavardage
Ni aucune chaleur de mensonge.

Tous les soirs, malade,
Il s’en va comme toi
Epuisé par la distance des heures
Et par l’effort enrhumé

Un jour, improbable aujourd’hui,
L’inconnu reviendra
Elancé par demain à raconter
Sans les caresses de notre silence.

De plumes


 

L’été dernier,

Les hirondelles cisaillaient

Les bourdonnements des chaleurs ondulantes

Et mystérieuses des murs.

 

Cet hiver,

Les tourterelles enroulaient

Le silence des ardeurs odorantes

Et secrètes des cheminées.

 

Hier,

Les merles saluaient

La sagesse de la lumière flottante

Et maquillée des ombres.

 

Ce soir,

Les chouettes figent

La peur sur les heures ignorantes

Et aveugles des différences.

Quotidien


 

Au loin, dans le matin froid, la montagne Sainte Victoire fumante de ses rêves joue sagement à cache – cache avec les collines vertes qui glissent dans le quotidien terne et presque transparent du passé drapé d’habitudes linéaires que chantent en monotonie majeure toutes les minutes des trente cinq du bus au sens des heures à pointer.

 

Dans le néant du soir d’hiver, me voici conscient de la langueur obligée passée et dans le déni de la fugacité de l’essentiel simple à venir. La monotonie est alors virgule des temps. No man’s land comme enfance aveugle sur les minutes qui ressemblent aux heures.

 

L’oubli se coince pincé dans l’empreinte, comme la route, entre les reliefs du matin et ton sourire du soir. Le temps n’est rien.