Quelle traversée passée a endormi
Les galets étalés à ciel ouvert,
Vernis de caresses salées de vie,
Sitôt séchés par le phare du savoir
Qui occulte, brûlant tel le divin,
Tous les voyages des murmures de la nuit ?
Quel périple manqué a sacrifié
Les galets pétrifiés d’éternité
Que la main des mers ne cesse de polir
Comme effaçant les fissures ancestrales
En s’étalant en unique parole
Sur le voyage du silence de la nuit ?
Se jetant à l’abordage du chaos,
Le long souffle de l’horizon s’écrase
Sur le haut mur griffé de ses gifles
En criant l’effroi des rêves des galets
Ressemblant à la vie en la matière,
Transparents comme la patience de la mort.
Sur les innombrables cailloux, s’écoule
En son heure, comme les larmes sur les joues,
La pluie : remède de toutes brûlures
Et mon regard voyage à l’origine
De ses substances comme des riens qui font tout
Sachant qu’à mon tour je serai galet.
Non l’amer de cailloux ne tarira pas l’ô céans
N-L